Législation française 2025 : Comment déclarer ses revenus issus de l’échange crypto
Êtes-vous sûr qu’en échangeant du Bitcoin ou d’autres cryptomonnaies, vous restiez hors du champ de vision du fisc ? Erreur !
jeudi 25 septembre 2025, par FranceTransactions.com en collaboration éditoriale avec Letsexchange.io
Depuis 2025, même la plus simple opération en cryptomonnaies doit être déclarée. La France a définitivement dissipé le « brouillard » autour des actifs numériques : désormais, ils sont intégrés dans le système fiscal aussi rigidement que les dépôts bancaires ou les valeurs mobilières.
La déclaration des revenus ressemble de plus en plus à une partie d’échecs : chaque coup compte, et une erreur peut coûter cher. Que vous souhaitiez acheter USDT TRC20 pour des transferts ou de diversifier son épargne, les conséquences fiscales sont désormais inévitables.
Les nouvelles règles font de la transparence non pas un choix, mais une obligation pour chaque investisseur.
Pourquoi la fiscalité des cryptos a changé en 2025
En 2025, la France a mis fin à la zone grise entourant les actifs numériques. Face à des millions d’investisseurs concernés et sous la pression des finances publiques, la fiscalité a été renforcée et alignée sur le cadre européen du règlement MiCA. Résultat : chaque échange crypto, qu’il s’agisse d’un simple achat ou d’une opération de trading plus complexe, est désormais soumis à des règles de déclaration strictes et uniformes.
Qui doit déclarer ses opérations : particuliers, traders, épargnants ?
Aucune ambiguïté : toute personne résidente fiscale française est concernée, qu’il s’agisse d’un investisseur occasionnel ou d’un trader actif.
- Particuliers : plus-values imposées au taux forfaitaire unique de 30 % (12,8 % d’impôt + 17,2 % de prélèvements sociaux) dès la conversion en euros ou autre actif non-crypto.
- Traders réguliers : si l’activité prend une dimension professionnelle (volume élevé, organisation structurée), les revenus relèvent de la catégorie BIC.
- Épargnants passifs : même une revente unique doit être déclarée, sans exception.
En résumé, aucun profil n’échappe désormais à l’obligation déclarative.
Échange crypto : quelles transactions sont concernées
C’est souvent là que la confusion apparaît. Tout ne génère pas d’imposition immédiate, mais tout doit être déclaré. Nuance importante.
- Conversion crypto → fiat (euros, dollars, etc.) : toujours imposable. Exemple : vous vendez 2 ETH contre 5 000 €.
- Conversion crypto → bien ou service : imposable. Acheter un ordinateur directement en Bitcoin génère une plus-value imposable.
- Échange crypto → crypto (Bitcoin contre USDT TRC20, par exemple) : imposable uniquement si l’opération se traduit par une plus-value en euros lors de la sortie. En pratique, l’administration fiscale exige que l’évaluation de la plus-value soit faite dès l’échange, même entre cryptos.
- Achat simple de cryptomonnaie avec des euros : pas imposable au moment de l’achat, mais l’opération devra figurer dans votre déclaration en cas de revente ultérieure.
En clair : la moindre transaction sort du « hors système » et s’inscrit désormais dans le champ fiscal.
Comment se déroule la déclaration pas à pas
La procédure a été simplifiée, mais elle reste technique. En 2025, la déclaration se fait exclusivement en ligne sur impots.gouv.fr.
- Déclarer vos comptes d’actifs numériques ouverts à l’étranger via le formulaire 3916-bis. Oublier cette étape peut coûter une amende de 750 € par compte non déclaré.
- Renseigner les plus-values, calculées transaction par transaction selon la méthode du prix moyen pondéré (PMP).
- Remplir la case spécifique des revenus d’actifs numériques dans la déclaration principale.
- Conserver les justificatifs (historique de transactions, relevés). L’administration peut les demander jusqu’à 6 ans après.
Une préparation rigoureuse en amont évite les erreurs coûteuses au moment de déclarer.
Les erreurs les plus fréquentes… et leurs conséquences fiscales
La plupart des redressements fiscaux viennent d’erreurs simples : oublier de déclarer un compte étranger entraîne une amende automatique, même sans opération ; croire à tort qu’une opération en cryptomonnaies échappe à l’impôt est une erreur fréquente ; enfin, négliger la conservation des justificatifs (« ma plateforme a fermé, je n’ai plus l’historique ») n’excuse jamais auprès du fisc.
Transparence et stratégie : comment intégrer les cryptos sans risque fiscal
La fiscalité ne doit pas être vécue comme une punition, mais comme une donnée de l’équation. Anticiper permet de transformer une contrainte en stratégie.
Un investisseur avisé tiendra un registre clair de toutes ses opérations. Certains utilisent des logiciels spécialisés pour générer automatiquement les relevés fiscaux, ce qui évite les erreurs humaines. D’autres privilégient des plateformes enregistrées auprès de l’AMF (Autorité des Marchés Financiers), qui fournissent des documents compatibles avec la déclaration française.
La clé, c’est la transparence volontaire. Car en cas de contrôle, celui qui a tout déclaré ne risque rien, là où celui qui a « oublié » une ligne peut se retrouver piégé. L’intégration des cryptomonnaies dans une stratégie patrimoniale reste possible, à condition de jouer cartes sur table.