Rejet d’une proposition PS sur le logement, débat houleux à l’Assemblée
Une proposition de loi socialiste visant à donner un logement adapté à chacun et abordable à tous a été rejetée mardi à l’Assemblée nationale lors d’un débat parfois houleux...
PARIS, 1 avr 2008 (AFP)
mardi 1er avril 2008, par AFP
Une proposition de loi socialiste visant à "donner un logement adapté à chacun et abordable à tous" a été rejetée mardi à l’Assemblée nationale lors d’un débat parfois houleux où l’opposition a accusé la majorité de la "mépriser".
Après la discussion générale, la majorité a voté contre le passage à l’examen des 40 articles du texte par 245 voix contre 187, ce qui équivaut à un rejet de la proposition. Les députés de l’UMP et du PS ont écourté leur réunion de groupe hebdomadaire pour participer à ce vote. Les députés GDR (Verts, PCF) ont soutenu le PS.
Jean-Yves Le Bouillonnec (PS), rapporteur, s’est alarmé d’une crise du logement "comparable à celle du début des années 50" fustigeant la "politique libérale de la majorité". Il a détaillé les articles visant à redonner du pouvoir d’achat aux ménages : revalorisation des aides au logement, limitation des hausses de loyer,etc. La proposition prévoit également de soutenir le financement et la construction de logements sociaux, d’accompagner les élus bâtisseurs et de remobiliser le parc privé.
La ministre du Logement Christine Boutin a aussi constaté l’ampleur de la crise avec une "chaîne du logementbloquée", des "Français de plus en plus inégaux devant le logement" et des "plus pauvres" qui "ne s’en sortent plus".
Mais elle en a attribué l’origine au fait que "pendant 20 ans la France a construit deux fois moins de logements qu’il n’en fallait".
Elle a assuré que la majorité avait agi "comme nul ne l’avait fait avant". "Toutes les courbes se sont envolées à la hausse" a-t-elle lancé, chiffres à l’appui.
Elle a qualifié les propositions PS de "peu novatrices, irréalistes, voire coûteuses et dangereuses" comme la suppression des dispositifs Robien ou Borloo. Elle a cependant jugé intéressante la suggestion d’une TVA à 5,5% sur les travaux pour les ménages modestes mais renvoyé au projet de loi logement qu’elle est en train d’élaborer.
Le débat s’est ensuite enflammé après que le président UMP de la commission des Affaires économiques Patrick Ollier eut appelé l’opposition à l’humilité. Un vif échange a opposé le président du groupe PS, Jean-Marc Ayrault au député UMP, Frédéric Lefebvre, un proche de Nicolas Sarkozy. M. Ayrault a accusé la majorité de "mépriser" les droits de l’opposition avertissant que le PS "ne se couchera pas" lors du futur examen du projet de loi de réforme de la Constitution.
"Pas de grandes leçons sur l’absence d’écoute de la majorité", a rétorqué M. Lefebvre reprochant à M. Ayrault de ne pas avoir été présent dans l’hémicycle pendant l’intervention dela ministre. M. Ayrault a alors traité M. Lefebvre de "voltigeur de pointe" d’une majorité "qui a quelques soucis".