Soupçons de corruption dans l’immobilier : un maire d’Ile-de-France en garde à vue
Le maire d’Ozoir-la-Ferrière (Seine-et-Marne) Jean-François Oneto (LR), a été placé en garde à vue mercredi dans une enquête sur des soupçons de corruption d’élus d’Ile-de-France par des patrons du bâtiment, a appris l’AFP de sources proches de l’enquête.
mercredi 18 janvier 2017, par FranceTransactions.com (avec AFP)
Soupçons de corruption dans l’immobilier : un maire d’Ile-de-France en garde à vue
Cet élu, également vice-président du conseildépartemental de Seine-et-Marne, est soupçonné d’avoir perçu de manière occulte environ 500.000 euros en 2010, qu’il aurait investis dans l’achat d’un terrain en Corse. Les enquêteurs s’interrogent sur les faveurs que la mairie a pu accorder en échange à un promoteur immobilier Antonio de Sousa, patron de la société France Pierre, qui a investi dans cette commune.
"C’est complètement faux, bidon ! Je n’ai aucune maison à Lumio, c’est de la diffamation !", avait déclaré M. Oneto sur le site de La République de Seine-et-Marne, en juillet, après de premières révélations de Mediapart.
L’ancien maire de Bussy-Saint-Georges Hugues Rondeau, a aussi été placé en garde à vue mercredi, à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). Un chef d’entreprise proche de cet ancien élu, doit être présenté mercredi au juge d’instruction, après sa garde à vue, a indiqué à l’AFP une source proche de l’enquête.
Aucun responsable des deux mairies n’a pu être contacté.
Antonio de Sousa, qui a fait fortune dans l’immobilier en Ile-de-France, avait été placé en détention provisoire le 13 avril, après une mise en examen pour abus de biens sociaux et trafic d’influence. Il a depuis été remis en liberté. Ces poursuites sont intervenues dans l’enquête sur le préfet proche de la droite Alain Gardère, lui-même mis en examen pour avoir favorisé des sociétés alors qu’il dirigeait le Conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps), l’instance qui délivre des agréments aux entreprises de ce secteur.
Alain Gardère est soupçonné d’avoir profité des largesses d’Antonio de Sousa pour profiter de remises sur des appartements, ce que les deux hommes contestent.
En menant des auditions dans le milieu du bâtiment, notamment au sein des employés d’un important sous-traitant de France Pierre, les enquêteurs et les juges ont mis au jour de nouveaux soupçons.
Ainsi, le patron d’un sous-traitant, lui-même mis en examen, a affirmé que la sommed’environ 500.000 euros était passée des comptes de sa société vers l’étude d’un notaire, d’où est reparti l’argent pour payer le terrain acheté par Jean-François Oneto en Corse, a expliqué à l’AFP une source proche de l’enquête.
Ozoir-la-Ferrière et Bussy-Saint-Georges ne sont pas les seules communes visées par les enquêteurs.