Les taux longs européens se stabilisent, l’inflation revient au premier plan

Les taux longs européens se sont stabilisés vendredi après une semaine de tension, les inquiétudes sur l’inflation en Allemagne et en Belgique...

PARIS, 28 mars 2008 (AFP)

vendredi 28 mars 2008, par AFP

Les taux longs européens se sont stabilisés vendredi après une semaine de tension, les inquiétudes sur l’inflation en Allemagne et en Belgique jetant des doutes croissants sur l’orientation de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).

A 18H00 (17H00 GMT), le taux du Bund allemand à10 ans se tendait légèrement à 3,929% contre 3,925% jeudi soir, alors que celui de l’OAT française descendait à 4,135% contre 4,140% jeudi.

Le marché obligataire a souffert à la fois "de l’inflation allemande et l’inflation belge, ressorties très mauvaises, et de nouveaux commentaires de membres de la BCE", a expliqué à l’AFP Guillaume Sciard, stratégiste chez Barclays.

Les prix à la consommation ont connu une nouvelle poussée en mars dans plusieurs Etats régionaux allemands, avec une inflation à plus de 3% dans le Brandebourg, en Saxe (est du pays), en Rhénanie-du-nord-Westphalie, au Bade-Wurtemberg (ouest) et en Hesse, la région qui abrite Francfort.

Projetés à l’échelle nationale, ces chiffres "amènent l’inflation allemande à 3,2%", ce qui devrait repousser à septembre le "premier assouplissement monétaire en zone euro", estime dans une note Sylvain Broyer, économiste de Natixis.

En Belgique également, l’inflation a continué d’accélérer en mars pour atteindre son plus haut niveau depuis vingt-deux ans, à 4,39% sur un an, sous la pression des prix de l’énergie.

Pour l’un des responsables de la BCE,le président de la Bundesbank Axel Weber, l’inflation en zone euro devrait "rester autour de 3% pendant la majeure partie de 2008", une situation que ce farouche partisan de la stabilité des prix juge "préoccupante".

"Quand on écoute la BCE, il devient difficile de croire à une baissedes taux, même repoussée dans le temps, d’autant que l’économie réelle continue de résister en zone euro", juge Guillaume Sciard.

La faiblesse du dollar ne devrait pas non plus pousser l’institut de Francfort à intervenir, puisque "l’euro fort ne handicape pas l’Allemagne, qui représente un tiers du produit intérieur brut de la zone, et surfe à plein sur la mondialisation", ajoute le stratégiste de Barclays.

Par ailleurs, le mouvement de fuite vers la qualité qui soutenait les emprunts d’Etat depuis le début de l’année semble s’estomper, la baisse des marchésactions étant pour une fois reléguée au second plan.

"On se recentre sur les fondamentaux, donc sur le discours de la BCE et sur ce qui se passe en dehors de la sphère financière", résume Guillaume Sciard.

Même analyse pour les stratégistes de BNP Paribas, qui adoptent une position "neutre/négative" concernant l’évolution à court terme du marché obligataire européen, estimant toutefois que le seuil de 3,95% sur le Bund "devrait offrir une solide résistance" et limiter la correction.

Sur le marché britannique, le taux du Gilt à 10 ans se détendaità 4,404% contre 4,488% jeudi, après la révision en baisse de la croissance du produit intérieur brut en 2007, à 3,0% contre 3,1% précédemment.

Aux Etats-Unis, le rendement du bon du Trésor à 10 ans se détendait après la révision en baisse de l’indice de confiance établi par l’université du Michigan, à 3,486% contre 3,534% jeudi soir, et celui à 30 ans revenait à 4,342% contre 4,376% jeudi.

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