Les taux longs européens se détendent, l’euro pesant sur les actions

Les taux longs européens se sont très nettement détendus jeudi, le niveau record de l’euro pesant lourdement sur les marchés actions...

PARIS, 28 fév 2008 (AFP)

jeudi 28 février 2008, par AFP

Les taux longs européens se sont très nettement détendus jeudi, le niveau record de l’euro pesant lourdement sur les marchés actions et soutenant indirectement les obligations, en dépit de signaux d’inflation toujours présents.

A 18H00 (17H00 GMT), le taux du Bund allemand à 10 ans se détendait à 3,992% contre 4,091% mercredi soir, et celui de l’OAT française descendait à 4,103% contre 4,200% mercredi.

"Il y a eu un rôle très important des changes avec un euro à un niveau record. C’est très pénalisant pour la croissance et donc pénalisant pour les actions. Les obligations en profitent", a expliqué René Defossez, stratégiste obligataire chez Natixis.

L’euro a amélioré jeudi son record de la veille face au billet vert, en grimpant en fin d’après-midi jusqu’à 1,5206 dollar pour un euro.

Le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a mis encause la "volatilité excessive" des marchés des changes, estimant que cette nouvelle envolée du taux de change de l’euro était injustifiée, car l’économie américaine est plus solide qu’il n’y paraît.

Alors que le président de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, a laissé entendre mercredi qu’il pourrait de nouveau baisser les taux directeurs américains, la Banque centrale européenne reste de son côté pour l’instant favorable au statu quo.

"Le marché ne change pas son fusil d’épaule sur les anticipations de baisse des taux à court terme", a d’ailleurs déclaré M. Defossez, rappelant que les indicateurs économiques européens étaient "plutôt bons" alors que l’inflation semble s’installer.

"Mais s’il y a un gros dérapage du change, la BCE ne pourra pas rester indéfiniment sans réagir", a-t-il estimé.

La tendance aégalement été influencée par une série de publications de nouveau décevantes aux Etats-Unis.

Plombée par la crise de l’immobilier, la croissance américaine s’est établie à 0,6% seulement au 4e trimestre 2007, selon une nouvelle prévision laissée inchangée par rapport à la précédente. Les analystes comptaient sur une révision à la hausse.

Autre signe inquiétant, les demandes hebdomadaires d’allocations chômage, qui sont un indice considéré comme très volatil, ont augmenté de 19.000 à 373.000 aux Etats-Unis au cours de la semaine close le 23 février.

"C’est conforme à ce que l’on sait du marché de l’emploi américain", a relativisé le stratège de Natixis.

Les investisseurs ont également écouté un nouveau discours de M. Bernanke, qui a déclaré qu’il ne prévoyait pas de "stagflation", ni de défaillance des grandesbanques.

"On a surtout retenu de son discours de mercredi que la Fed mettait tout en œuvre pour aider la croissance et pour que les banques sortent de cette situation", a estimé M. Defossez.

Sur le marché britannique, le taux du Gilt à 10 ans s’est détendu, à 4,591% contre4,691% mercredi.

Le rendement du bon du Trésor américain à 10 ans se détendait également, à 3,714% contre 3,869% mercredi soir, et celui à 30 ans descendait à 4,552% contre 4,678% mercredi.

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