Les taux longs européens se détendent légèrement mais l’inflation fait peur
Les taux longs européens se sont très légèrement détendus vendredi, mais les inquiétudes liées à l’inflation pèsent toujours sur le marché obligataire...
PARIS, 22 fév 2008 (AFP) -
vendredi 22 février 2008, par AFP
Les taux longs européens se sont très légèrement détendus vendredi, mais les inquiétudes liées à l’inflation pèsent toujours sur le marché obligataire, alors que les rendements sont à un niveau particulièrement bas.
Vers 18H00 (17H00 GMT), le taux du Bund allemand à 10 ans se détendait à 4,003%contre 4,014% jeudi soir, et celui de l’OAT française revenait à 4,122% contre 4,131% jeudi.
"C’est une fin de semaine calme après des journées agitées", a déclaré Valérie Plagnol, stratégiste obligataire du Crédit Mutuel-CIC.
Jeudi, le marché obligataire, en baisse pendant l’essentiel de la séance, s’était ainsi retourné peu après l’annonce, aux Etats-Unis, d’un nouveau plongeon de l’indice mesurant l’activité industrielle de la région de Philadelphie, à -24,0 points en février contre -20,9 point en janvier.
"Mais finalement, le marché obligataire ne profite pas tant que ça de la baisse des marchés actions. La crainte d’une inflation commence à peser sur les obligations", a-t-elle ajouté. "C’est encore marginal, c’est une inquiétude sourde, mais c’est présent."
Même si la Réserve fédérale américaine a baissé cettesemaine ses prévisions de croissance, qui reste sa principale préoccupation, elle a souligné qu’elle était plus inquiète qu’auparavant sur l’inflation, en raison de la faiblesse du marché immobilier, de la crise du crédit et de la flambée du pétrole.
Plusieurs chiffres ont également semblé confirmer que l’inflation était en train de s’installer en Europe. La Commission européenne a nettement relevé sa prévision d’inflation dans la zone euro pour l’année en cours à 2,6%, contre 2,1% dans sa précédente estimation de novembre, en raison de la "forte hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie".
En France, l’inflation a atteint en janvier son plus haut niveau depuis 1992, à +2,8% sur un an, gonflée par les prix du pétrole et de l’alimentation.
Pour Mme. Plagnol, le rebond inattendu en février de l’indice composite PMI de lazone euro, à 52,7 points, contre 51,8 en janvier, pourrait aussi aller dans le sens de la Banque centrale européenne, qui répète que l’inflation reste sa première préoccupation, avant les craintes de ralentissement économique, et refuse pour l’instant de baisser ses taux.
Mais ellea également noté que la consommation des ménages avait de nouveau décroché en France au mois de janvier et que les commandes industrielles dans la zone euro avaient baissé de 3,6% en décembre par rapport au mois précédent, soit davantage que ce qu’anticipaient les économistes.
Sur le marché britannique, le taux du Gilt à 10 ans s’est légèrement tendu, à 4,677% contre 4,676% jeudi.
Le rendement du bon du Trésor américain à 10 ans se détendait, à 3,748% contre 3,792% jeudi soir, et celui à 30 ans reculait à 4,539% contre 4,635% jeudi.