Taux longs européens quasi stables, tiraillés entre récession et inflation

Les taux longs européens sont restés quasi stables mercredi, tiraillés entre plusieurs tendances contradictoires...

PARIS, 27 fév 2008 (AFP)

mercredi 27 février 2008, par AFP

Les taux longs européens sont restés quasi stables mercredi, tiraillés entre plusieurs tendances contradictoires, avec des chiffres économiques décevants aux Etats-Unis qui ont soutenu le marché des obligations d’Etat, mais des signaux d’inflation qui les ont affectés.

A 18H00 (17H00 GMT), le taux du Bund allemand à 10 ans se tendait légèrement à 4,091% contre 4,070% mardi soir et celui de l’OAT française remontait à 4,200% contre 4,194% mardi.

"C’est extrêmement difficile en ce moment de trouver une direction. Le marché est tiraillé dans les deux sens, entre des chiffres américains clairement mauvais, et une inflation inquiétante", a expliqué à l’AFP Guillaume Sciard, gérant obligataire chez Barclays.

Aux Etats-Unis, deux statistiques ont montré que l’économie n’était pas sur la voie d’un redressement, bien au contraire, avec une baisse plus forte qu’attendu des ventes de logements neufs (-2,8% en janvier par rapport à décembre), et une chute surprise des commandes de biens durables (-5,3% en janvier par rapport à décembre).

Par ailleurs, autre facteur de soutien aux obligations d’Etat, Fannie Mae, société américaine spécialiséedans le refinancement hypothécaire, qui a enregistré une lourde perte en 2007, a affirmé qu’elle devrait trouver de l’argent frais en cas de marasme persistant dans l’immobilier.

"Le secteur financier est toujours dans son processus de provisionnement. Le consensus des analystes penseque nous sommes au milieu du gué, mais rien n’est sûr", a affirmé M. Sciard.

D’un autre côté, la tendance à l’inflation, ennemie des marchés obligataires puisqu’elle rogne le rendement des taux longs, s’est confirmée.

Les prix à l’importation ont enregistré un net bonden Allemagne en janvier, +5,2% sur un an soit la plus forte hausse depuis août 2006, et +0,8% sur un mois.

"Cela veut dire que l’euro fort ne compense pas la hausse des matières premières, donc que l’inflation en Europe va avoir beaucoup de mal à baisser. Les taux réels (tenant comptede l’inflation, NDLR) sont très bas et rendent la dette d’Etat horriblement chère", a expliqué le gérant obligataire.

Enfin, le marché obligataire a subi le contrecoup des déclarations d’Axel Weber, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, selon lequel "le consensus dominant actuellement sur le marché concernant les attentes en matière de taux sous-estime (...) clairement les risques d’inflation".

Cet avertissement clair pour dire que la BCE ne baissera pas ses taux courts "est extrêmement gênant pour les marchés obligataires : le jugede paix reste la banque centrale, et il est toujours hasardeux de vouloir lui forcer la main", a considéré M. Sciard.

Sur le marché britannique, le taux du Gilt à 10 ans s’est légèrement détendu, à 4,691% contre 4,703% mardi.

Le rendement du bon du Trésor américain à10 ans se tendait, à 3,869% contre 3,860% mardi soir, et celui à 30 ans montait à 4,678% contre 4,657% mardi.

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