Les taux longs européens se retendent avant la réunion de la BCE
Les taux longs européens se sont tendus mercredi, après quatre séances de mouvement inverse, à la veille d’une réunion de la Banque centrale européenne...
PARIS, 5 mars 2008 (AFP)
mercredi 5 mars 2008, par AFP
Les taux longs européens se sont tendus mercredi, après quatre séances de mouvement inverse, à la veille d’une réunion de la Banque centrale européenne après laquelle le discours de son président Jean-Claude Trichet devrait déterminer la tendance du marché obligataire.
A 18H00 (17H00 GMT), le taux du Bund allemand à 10 ans se tendait à 3,860% contre 3,794% mardi soir, et celui de l’OAT française remontait à 4,081% contre 3,966% mardi.
"Le marché obligataire corrige un peu ce qu’il a engrangé ces derniers jours, les investisseurs étant revenus vers les actions. Mais nous sommessurtout en attente de ce que dira la BCE", a expliqué à l’AFP Cyril Beuzit, stratège obligataire chez BNP Paribas.
"La BCE ne bougera pas ses taux, on le sait déjà. Tout se passera lors de la session questions-réponses : c’est là qu’on verra si elle durcit le ton ou si elle reste sur la ligne de M. Trichet il y a quatre semaines", a poursuivi M. Beuzit.
Après la réunion de la BCE le 7 février, qui avait décidé le statu quo monétaire à l’unanimité, M. Trichet avait tempéré son discours sur l’inflation par une référence plus marquée aux risques sur la croissance.
L’incertitude règne sur la teneur du discours de M. Trichet, alors que les indicateurs économiques montrent à la fois un ralentissement de la croissance et une inflation nettement supérieure aux objectifs officiels de la BCE.
Jusque-là, dans un contexte de crise financière, les investisseurs ont privilégié l’hypothèse d’une baisse des taux directeurs en Europe au deuxième trimestre.
"La tendance à l’écartement entre les taux peut se poursuivre à court terme, même si elle ne durera pas éternellement. Le rendement des obligations d’Etat remonte aujourd’hui, mais il est tout de même à des niveaux que nous n’avions pas vus depuis la création de l’Union économique et monétaire", a ajouté le stratège obligataire.
Mercredi, le marché obligataire a également souffert d’un indicateur économique meilleur que prévu aux Etats-Unis, l’indice composite ISM de la conjoncture dans les services, ce qui a fait monter les indices boursiers.
La contraction du secteur des services s’est ralentie en février, avec un ISM à 49,3% en février, alors que les économistes anticipaient 47,5%, contre 44,6% en janvier.
Sur le marché britannique, le taux du Gilt à 10 ans s’est lui aussi tendu, à 4,473% contre 4,403% mardi.
Le rendement du bon du Trésor américain à 10 ans avançait, s’établissant à 3,685% contre 3,668% mardi, et celui à 30 ans grimpait à 4,584% contre 4,564% mardi.