Les taux longs européens se détendent, l’aversion au risque perdure

Les taux longs européens se sont détendus jeudi, l’aversion au risque perdurant après le discours du président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet...

PARIS, 6 mars 2008 (AFP) -

jeudi 6 mars 2008, par AFP

Les taux longs européens se sont détendus jeudi, l’aversion au risque perdurant après le discours du président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet, qui n’a pas laissé entrevoir de baisse des taux à court terme.

A 18H00 (17H00 GMT), le taux du Bund allemand à 10 ans se détendait nettement à 3,806% contre 3,860% mercredi soir, et celui de l’OAT française descendait à 4,033% contre 4,081% mercredi.

"Les taux courts montent, cette partie du marché obligataire étant pénalisée par le discours (défavorable à une baisse des taux, ndlr) de la BCE. Mais les taux longsreculent, car ils dépendent plus de ce qui se passe sur les marchés financiers, où les actions sont tirées vers le bas par l’aversion au risque", a résumé Nordine Naam, stratège obligataire chez Natixis.

Les indices boursiers ont en effet souffert jeudi de l’inflexibilité de M. Trichet, Londres terminant en baisse de 1,49%, Francfort de 1,38% et Paris de 1,65%.

"Le camp des faucons l’a emporté une nouvelle fois au sein de la BCE. On peut s’inquiéter des indicateurs qui montrent une dégradation de l’activité en zone euro, mais nous sommes encore loin de la catastrophe et la BCE y voit une raison de considérer qu’il n’y a pas d’urgence pour elle", a expliqué M. Naam.

Après le vote à l’unanimité en faveur d’un maintien du taux directeur de la BCE à 4%, aucun membre du conseil des gouverneurs n’évoquant d’autre option, l’euro a de nouveau battu un record historique jeudi à 1,5378 dollar, renforçant l’attractivité des obligations d’Etat européennes.

"A la rigueur, dans sa lutte contre l’inflation, la BCE peut trouver qu’un euro fort l’arrange puisqu’il limite l’inflation importée. Les Américains sont portés à penser qu’un dollar faible les arrange aussi, puisqu’il stimule les exportations, leur seule source de croissance aujourd’hui", a poursuivi le stratège obligataire.

"Il n’y a donc pas de raison pour l’instant que les banques centrales réagissent ensemble pour mettre fin à cette dérive des taux dechange. Si elles y voient un problème, elles finiront bien par prendre des mesures", selon M. Naam.

Les investisseurs continuaient d’ignorer l’inflation, qui affaiblit les rendements réels des obligations.

"Quand on a peur, on se réfugie là où on peut. Les banques sont en pleine restructuration, elles n’ont aucunement envie de se retrouver avec des créances douteuses. Elles vont vers ce qui est sûr", a déclaré le stratège obligataire.

Sur le marché britannique, le taux du Gilt à 10 ans s’est lui aussi détendu, à 4,382% contre 4,473% mercredi, aprèsla décision de la Banque d’Angleterre de laisser également son taux directeur inchangé à 5,25%.

Le rendement du bon du Trésor américain à 10 ans reculait, s’établissant à 3,598% contre 3,693% mercredi, et celui à 30 ans descendait à 4,558% contre 4,605% mercredi.

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