Les taux longs européens se détendent avec l’aversion au risque

Les taux longs européens se sont détendus lundi, l’état de l’économie américaine inquiétant toujours les investisseurs...

PARIS, 10 mars 2008 (AFP)

lundi 10 mars 2008, par AFP

Les taux longs européens se sont détendus lundi, l’état de l’économie américaine inquiétant toujours les investisseurs qui, face aux difficultés des marchés actions, préfèrent se tourner vers des placements moins risqués.

A 18H00 (17H00 GMT), le taux du Bund allemand à 10 ans se détendait à 3,727% contre 3,781% vendredi soir, et celui de l’OAT française descendait à 3,959% contre 4,017% vendredi.

Après la forte volatilité constatée vendredi, le marché est revenu à plus de calme, même si la tendance reste identique, avec des craintes de plus en plus nettes de récession aux Etats-Unis.

Vendredi, le marché avait notamment réagi à l’annonce de mauvais chiffres de l’emploi aux Etats-Unis, avec 63.000 destructions d’emplois en février, après 22.000 déjà en janvier, alors que les économistes tablaient sur 25.000 créations.

"La tendance n’esttoujours pas terrible. Personne n’a envie d’aller sur du risqué avec des perspectives aussi incertaines aux Etats-Unis", a expliqué René Defossez, stratégiste obligataire chez Natixis.

"Le climat reste le même, avec toujours des mauvaises nouvelles sur les banques, sur le marché du crédit", a-t-il ajouté.

Peu d’indicateurs économiques susceptibles de donner une tendance claire au marché ont été publiés ce lundi, même si les investisseurs ont noté une hausse un peu moins forte que prévu des prix à la production en février en Grande-Bretagne, à 0,3% sur lemois et 5,7% sur un an.

Les chiffres de l’inflation, ennemie des obligations, en France et aux Etats-Unis en février seront publiés respectivement mercredi et vendredi. "Il ne faut pas s’attendre à des miracles et ces chiffres pourraient même être plus mauvais que prévu", a relevé M. Defossez.

"C’est très gênant pour les banques centrales, qui se retrouvent en conflit d’objectifs", a-t-il ajouté.

En ce qui concerne les banques centrales, les investisseurs ont noté les propos de Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, qui s’estinquiété de la valeur de l’euro.

"La volatilité excessive et les mouvements désordonnés des taux de change sont indésirables pour la croissance économique", a précisé M. Trichet. "Dans les circonstances actuelles, nous sommes inquiets des mouvements excessifs des taux de change",a-t-il souligné.

Dans la journée de vendredi, la monnaie européenne avait atteint un nouveau record face au billet vert, à 1,5464 dollar.

Si la devise européenne n’a pas battu de record ce lundi, le baril de pétrole a en revanche touché pour la première fois 107 dollarsà New York.

Sur le marché britannique, le taux du Gilt à 10 ans s’est également détendu, à 4,283% contre 4,316% vendredi.

Le rendement du bon du Trésor américain à 10 ans reculait, s’établissant à 3,453% contre 3,539% vendredi, et celui à 30 ans descendait à 4,458% contre 4,531% vendredi.

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