Nouvelle chute des places asiatiques, la prudence s’impose
Avec la chute des cours du pétrole, les places asiatiques ont une nouvelle fois dévissée, la devise chinoise devient un prétexte, les places boursières sont toutes orientées à la baisse.
mardi 26 janvier 2016, par Christopher Dembik, FranceTransactions.com
Selon C. Dembik, économiste chez Saxo Banque, la prudence restera de mise ce jour. "La prudence reste le maître mot à la bourse de Paris. Les investisseurs sont dans l’attente d’indications concernant l’éventuelle tenue d’une réunion d’urgence de l’OPEP et patientent avant plusieurs discours de membres de la BCE qui pourraient distiller des informations précieuses sur le dispositif que pourrait dévoiler la banque centrale en mars prochain. A maints égards, la volatilité qu’on observe est révélatrice de cet attentisme des investisseurs. En l’espace de quelques séances, de nouvelles inquiétudes ont émergé. Outre la Chine et la capacité des banques centrales à piloter les marchés, les investisseurs craignent que les conditions climatiques extraordinaires aux Etats-Unis ne nuisent à la croissance économique au cours du premier trimestre. Ce début d’année, à la fois sur le front macroéconomique et sur le front boursier, a mal débuté. Rien ne permet d’espérer une amélioration rapide de la situation à ce stade."
Le gouverneur de la banque centrale du Japon a conseillé à la Chine d’imposer un contrôle des capitaux afin de défendre le yuan. La macroéconomie chinoise se dégrade. En s’appuyant sur le poste « erreurs et omissions nettes » de la balance des paiements, on peut estimer que la fuite des capitaux a atteint, au moins, 350 milliards de dollars depuis 2010.
Le marché pétrolier bruisse toujours de rumeurs concernant une réunion d’urgence de l’OPEP. C’est cette fois le ministre de l’Energie du Qatar, qui soutient la stratégie de guerre des prix de l’Arabie Saoudite, qui a évoqué cette hypothèse. Cependant, rien n’est encore joué.
En France, le premier acte de la réforme du droit du travail est amorcé suite à la remise du rapport Badinter. Rien de très extraordinaire. Le rapport fait des propositions de réformes à « droit constant », c’est-à-dire sans remise en cause du temps légal de travail. Dans la foulée, le gouvernement a réaffirmé sur ce dossier sa préférence pour une flexi-sécurité (plus de flexibilité pour les entreprises et une sécurisation du parcours professionnel pour les salariés). C’est la même logique qui prévaut depuis environ deux ans en matière de politique économique. On remarquera quelques clins d’œil en faveur du numérique. Ainsi, le rapport Badinter prévoit que les start-ups puissent déroger au forfait jours sans passer par la case de l’accord collectif. Si cette disposition est reprise, elle permettra de faciliter la mise en œuvre du temps de travail pour ce secteur d’activité en pleine expansion.
Les stats US ce jour pour tenter un rebond ?
Séance essentiellement dominée par les Etats-Unis en termes d’indicateurs. Plus de six chiffres macroéconomiques sont attendus. On surveillera en particulier l’annonce de la confiance des consommateurs du Conference Board. Cette publication fait suite à celle de l’indice de confiance Bloomberg la semaine passée qui est sorti en recul. Une mauvaise surprise n’est pas exclue cet après-midi.
A noter que plusieurs membres de la BCE doivent s’exprimer cette semaine, ce qui devrait permettre d’en savoir plus sur le dispositif éventuel que pourrait présenter l’institution lors de sa réunion de mars prochain. Un discours d’Yves Mersch est prévu mercredi, tandis que Jens Weidmann a une intervention prévue le lendemain.