Vers une remontée des cours du pétrole ?
Le pétrole devrait remonter rapidement maintenant. La guerre totalement artificielle des prix a fait mouche, la Russie vacille et les USA approchent de leur coût de production plancher. L’OPEP reprend donc la main...
mercredi 17 décembre 2014, par FranceTransactions.com (avec Saxo Banque)
MATIERES PREMIERES
Le pétrole était en baisse mercredi matin, le Brent restant résolument sous la barre des 60 dollars le baril, enfoncée mardi.
Le contrat WTI cotait ce matin $55.44 il se reprend légèrement ces dernières 24h, il a gagné deux centimes hier à $55.93. Le Brent, lui a vu son contrat de janvier expirer hier juste en dessous des $60 à $59.86. La prime entre les deux contrats était de $4.03.
Depuis la dernière réunion de l’OPEP tant attendue rien n’est fait pour aller dans le sens d’un rebond du pétrole. Les plus gros membres de l’OPEP avaient résisté aux appels des plus petits producteurs notamment le Venezuela et l’Equateur pour réduire leurs quotas afin d’endiguer la déroute des prix. La baisse de 46% pour cette année sur le Brent contribue à une crise monétaire en Russie, qui repose sur les exportations d’énergie pour la moitié de son budget.
Les sanctions imposées par l’Union européenne et les États-Unis sur le conflit en Ukraine a également encouragé les plus grandes sorties de capitaux de la Russie en six ans alors que son économie se rapproche de la récession. Les prix des matières premières resteront volatils mercredi car le marché attend la décision de la Réserve fédérale américaine sur ses taux. Sur les statistiques, les données de l’American Petroleum Institute ont signalé hier une hausse inattendue des stocks de 1,9 million de barils aux Etats-Unis la semaine dernière. Le département américain de l’Energie doit publier ses propres donnés sur les stocks mercredi, et les analystes attendent une baisse de 1,9 million de barils.
MARCHES ACTIONS
Sur les marchés actions, au sein d’une journée particulièrement volatile, les différentes places ont terminé en ordre dispersé. Ainsi, après avoir plongée en début de séance en raison notamment de la chute du rouble, les places européennes ont opéré un rebond spectaculaire pour terminer la journée sur une progression de plus de 2%. Le CAC 40 s’est notamment envolé de plus de 4%, suite à son plus bas de la séance pour clôturer à 4 093.20 points en s’adjugeant donc 2.19%. Le Footsie et le Dax ont suivi le mouvement en engrangeant respectivement 2.19% et 2.46% à 6 331.83 points et 9 563.89 points.
Après avoir semblé insensible à la chute de la Bourse de Moscou, et dans le sillage des bourse européennes en début de séance, Wall Street sortait la tête de l’eau, emmené notamment par le Dow Jones, avant un retournement en fin de séance, plongeant Wall Street dans le rouge, dans le sillage des valeurs technologiques, qui ont souffert de la très forte volatilité des marchés. Le Nasdaq abandonne ainsi pas moins de 1.24% à 4 547.83 points, le S&P500 0.85% à 1 972.74 points et le Dow Jones 0.65% à 17 068.87 points.
Les marchés ont particulièrement souffert de la chute vertigineuse du rouble hier qui a perdu plus de 20% sur la journée, en dépit de la hausse des taux de la Banque Centrale russe. De plus, le plongeon du pétrole continue de pénaliser les parapétrolières et inquiète les investisseurs. Ces derniers se tournent maintenant vers la FED, et tout particulièrement vers le « ton » employé par celle-ci pour tenter d’évaluer et de dégager le début de la hausse des taux d’intérêts aux Etats-Unis, maintenu proche de zéro.
Ce matin, la Bourse de Tokyo a grappillé 0.38% à 16 819.73 points, au milieu d’une séance plus calme, les investisseurs attendant avec impatience le compte rendu de la réunion de la FED. Au vue du contexte économique, de la chute de l’or noir, certains investisseurs ne semblent pas s’attendre à une anticipation de la relevée des taux.
Aujourd’hui, au lieu du rallye traditionnel de fin d’année, les investisseurs scruteront donc avec impatience deux événements phares de cette fin d’année, à savoir le compte rendu de la réunion de la FED, et le scrutin du premier tour de l’élection présidentielle en Grèce. Selon les dernières estimations, il est peu probable qu’un accord soit trouvé pour cette élection, ce qui amènerait à un deuxième tour le 22 Décembre prochain, voir un troisième. Si aucun accord n’est trouvé à l’issu de ces deux scrutins, le parlement sera dissout et de nouvelles élections législatives seront à prévoir en début de l’année prochaine, avec le risque de voir le parti anti austérité et anti européen s’imposer.
Du côté de la FED, les investisseurs se pencheront donc sur les prévisions économiques de la Banque Centrale tout d’abord, puis tout particulièrement sur le ton employé lorsque la hausse des taux sera mentionnée. En effet, les Etats-Unis, contrairement au reste du monde, restent sur une bonne dynamique avec un taux de chômage au plus bas depuis plus de six ans, de nombreuses créations de postes le mois dernier et un très bon PIB. Il faut toutefois faire attention aux chiffres sur la création d’emplois alors que l’on se trouve juste avant les fêtes de fin d’année.
C’est donc une séance cruciale qui s’annonce aujourd’hui, alors que les investisseurs seront également attentifs à la situation en Russie.