La Bourse de Paris a cédé 0,80% et déplore toujours un manque de visibilité
La Bourse de Paris a fini en recul mardi, le CAC 40 cédant 0,80% au terme d’une séance nerveuse...
PARIS, 10 juin 2008 (AFP)
mardi 10 juin 2008, par AFP
La Bourse de Paris a fini en recul mardi, le CAC 40 cédant 0,80% au terme d’une séance nerveuse, les investisseurs traditionnels se heurtant aux incertitudes sur les décisions des banques centrales, la santé des banques et la hausse des matières premières.
L’indice vedette a abandonné 38,30 points à 4.761,08 points, dans un volume detransactions étoffé de 6,1 milliards d’euros. Il a 5,05% depuis le début du mois, entamé au-dessus des 5.000 points.
Londres a reculé de 0,86%, Francfort de 0,65% et l’Eurostoxx 50 de 0,56%.
La place parisienne, descendue jusqu’à 4.732,57 points dans la matinée, a limitéses pertes "après l’annonce d’un apport important de liquidités par la Banque centrale européenne" (BCE), qui lancera jeudi une opération portant sur 50 milliards d’euros, a expliqué à l’AFP un vendeur d’actions parisien.
Certaines valeurs bancaires, sous pression depuis le début du mois, ont également bénéficié "de rumeurs selon lesquelles les +hedge funds+ (fonds spéculatifs, ndlr) prennent de gros tickets pour se repositionner sur les financières", a ajouté cette même source.
Comme la veille, la Bourse de Paris a été animée par d’importants flux de capitaux à court terme plutôt que par des stratégies d’investissement à long terme, faute de visibilité sur les perspectives économiques comme sur les politiques monétaires.
"Le stress sur les marchés est le résultat d’une cacophonie invraisemblable entre banquiers centraux provoquée, il faut bien l’avouer, par Jean-Claude Trichet", le président de la BCE, qui a averti jeudi qu’il pourrait remonter ses taux directeurs en juillet, a commenté un autre vendeur d’actions.
Cette annonce inattendue, en faisant grimper l’euro, a fortement compromis les efforts de la Réserve fédérale américaine (Fed) pour faire remonter le billet vert et a contribué à la folle envolée des cours du pétrole.
"C’est l’abstention qui est de mise sur un tel marché. Les gérants, à quelques encablures du 30 juin, qui est une échéance importante pour établir leurs bilans, n’osent plus prendre position de peur de commettre une bêtise", a estimé le vendeur d’actions.
BNP Paribas (+1,27% à 60,80 euros) et Société Générale (+0,17% à 59,39 euros) ont soutenu l’indice, profitant d’un "rebond technique", selon un vendeur d’actions, et de la hausse desvaleurs bancaires américaines à Wall Street.
Dexia (-2,34% à 13,35 euros) a souffert du brutal abaissement de la recommandation d’Exane BNP Paribas de "surperformance" à "sous-performance", les analystes de la banque évoquant l’éventualité d’une augmentation de capital.
France Télécom (+0,75% à 18,04 euros) a progressé à contre-courant, après l’annonce de la commercialisation à partir du 17 juillet du nouveau téléphone multifonctions iPhone d’Apple, fonctionnant à la norme 3G.
ArcelorMittal (-2,76% à 64,39 euros) a pesé sur la tendance, essuyant des prises de bénéfice après la hausse enregistrée fin mai et début juin et l’annonce du doublement des capacités d’une usine au Kazakhstan.
Veolia Environnement (-6,50% à 42,85 euros) a été pénalisé par une note défavorable de Merrill Lynch, qui a énuméré quelques risquespour le groupe dont l’exposition aux changes, une faible rentabilité des activités acquises en 2007 et une facture énergétique en hausse.
PPR (+0,38% à 84,39 euros) a été soutenu par les propos de son PDG, François-Henri Pinault, qui s’est dit "confiant" lundi dans la remontée del’action, estimant que sa valeur actuelle ne reflétait "en aucun cas la qualité" des actifs.
Vallourec (-3,56% à 199,17 euros) a reculé pour la troisième séance consécutive, après un parcours impressionnant qui lui a fait gagner plus de 60% en quatre mois.
Iliad (+4,41%à 66,25 euros) a poursuivi la hausse amorcée depuis l’annonce de négociations en vue du rachat de son concurrent Alice, Société Générale saluant une acquisition au prix de 450 euros par abonné, alors que l’abonné d’Iliad est valorisé à 1.000 euros par le marché.