La montée en puissance des Chinois inquiète le bâtiment français
La montée en puissance du secteur du bâtiment chinois nous inquiète a affirmé mardi Didier Ridoret, le président de la Fédération française du bâtiment (FFB).
PARIS, 21 sept 2010 (AFP)
mardi 21 septembre 2010, par AFP
La "montée en puissance du secteur du bâtiment chinois nous inquiète" a affirmé mardi Didier Ridoret, le président de la Fédération française du bâtiment (FFB).
"Je ne voudrais pas que le bâtiment prennne la même direction que l’industrie en faisant fabriquer en Chine pour poser les matériaux en France. Il vaut mieux agiter un chiffon rouge avant que cela fasse mal", a déclaré M. Ridoret lors d’une conférence de presse sur la situation économique du secteur.
L’inquiétude du bâtiment français (129 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2009 et 1,3 million d’emplois) a été suscitée par le fait qu’une entreprise d’Etat chinoise, Yuanda, va participer à une partie de la construction de la tour Carpe Diem dans le quartier d’affaires de la Défense, une grande première en région parisienne.
Le président de la FFB, qui a saisi par lettre la ministre française de l’Economie Christine Lagarde de ce sujet, déplore particulièrement le fait que les propriétaires de cette tour soient Prédica, une filiale du Crédit Agricole, groupe bancaire qui a été aidé par l’Etat français lors de la crise, et l’assureur britannique Aviva qui gèreles fonds collectés par l’Afer, l’une des principales associations d’épargnants français qui commercialise des produits d’assurance vie.
"Ce contrat, qui ne n’explique pas par un calcul rationnel vu la différence de prix de 30% avec les entreprises françaises, peut être le Cheval deTroie pour conquérir demain d’autres marchés", a averti M. Ridoret pour qui "rien ne dit que la pose de ce +mur-rideau+ ne soit pas fait par des ouvriers chinois".
La grande peur du bâtiment français a été accentuée par le fait que le groupe français Vinci, spécialisé dans le BTP(bâtiment-travaux-publics) mais aussi les concessions, a perdu sa première place au classement mondial, basé uniquement sur le chiffre d’affaires, au profit du consortium chinois China Railway Construction et rétrogradé au 3e rang, selon le magazine américain Engineering News Record.
Le seul cas connu jusqu’à présent de la présence d’une entreprise chinoise sur un chantier de construction en France était celui d’une cimenterie de Lafarge dans la région de Bordeaux.