Ingvar Kamprad [Ikea] où l’épopée du « prêt à meubler »
Fondateurà dix-sept ans de la chaîne suédoise Ikea, Ingvar Kamprad est l’un des hommes les plus riches du monde. Il a bâti sa fortune sur une idée pionnière : le « prêt-à-meubler ». L’empire Ikea, ce sont aujourd’hui plus de 200 magasins répartis dans 33 pays, 75.000 salariés, un chiffre d’affaires de l’ordre de 12 milliards de dollars et une extraordinaire image de marque. Des études sérieuses n’affirment-elles pas que 10 % des bébés européens sont conçus dans des lits Ikea ? A cet ensemble, il faut encore ajouter le groupe Ikano, propriété de la famille Kamprad, qui regroupe ses intérêts dans la banque, les services financiers, l’assurance, l’immobilier, et contrôle une autre pépite : Habitat, sorte d’Ikéa une gamme au dessus. Mais comment Ingvar Kamprad est-il arrivé là ?
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mardi 8 avril 2008, par Performance Bourse
Fondateurà dix-sept ans de la chaîne suédoise Ikea, Ingvar Kamprad est l’un des hommes les plus riches du monde. Il a bâti sa fortune sur une idée pionnière : le « prêt-à-meubler ». L’empire Ikea, ce sont aujourd’hui plus de 200 magasins répartis dans 33 pays, 75.000 salariés, un chiffre d’affaires de l’ordre de 12 milliards de dollars et une extraordinaire image de marque. Des études sérieuses n’affirment-elles pas que 10 % des bébés européens sont conçus dans des lits Ikea ? A cet ensemble, il faut encore ajouter le groupe Ikano, propriété de la famille Kamprad, qui regroupe ses intérêts dans la banque, les services financiers, l’assurance, l’immobilier, et contrôle une autre pépite : Habitat, sorte d’Ikéa une gamme au dessus. Mais comment Ingvar Kamprad est-il arrivé là ?Né en 1926, le suédois Ingvar Kamprad attrape tôt le virus du commerce. A quatorze ans, il achète des lots de boîtes d’allumettes qu’il revend ensuite au voisinage avec un confortable bénéfice. En 1943, peu tenté par les études et moins encore par la vie de fermier, le jeune homme décide de monter sa propre affaire. L’histoire raconte que c’est avec l’argent que son père lui avait donné pour mieux travailler à l’école qu’Ingvar créa cette année-là Ikea. La petite entreprise commence par faire de la vente par correspondance et compte pour premiers clients parents, voisins et amis. Achetée à des grossistes, stockée à la gare la plus proche, la marchandise est convoyée par le camion du laitier avec lequel Ingvar a passé un accord. Le modèle économique d’iKea vient de naître.
Quand Kamprad invente la « newsletter » avant l’heure En 1945, afin d’obtenir de meilleurs prix, le jeune entrepreneur se fournit directement auprès des fabricants. Il décide aussi de se concentrer sur la vente de meubles, un marché dont il pressent l’avenir et qui, pour l’heure, est aux mains de petites boutiques situées dans les grandes villes. C’est d’ailleurs pour les meubles qu’Ikea édite, en 1949, son premier catalogue, « Ikea News ». Cette simple brochure de quatre pages tirée à 1.500 exemplaires, permet aux familles les plus reculées de Suède de s’équiper en mobilier sans avoir à se déplacer dans la ville voisine.
Ingvar Kamprad sait que la réussite passe par le marché national. Il s’offre une page de publicité dans le principal quotidien de Suède. « Dans beaucoup de domaines » peut-on lire, « il est malheureusement exact que des produits dont la fabrication revient par exemple à une couronne sont vendus cinq, six, voire dix couronnes. Cela est dû aux intermédiaires. C’est pourquoi nous avons décidé de vous offrir ces produits au prix où les grossistes les achètent, en nous les procurant directement auprès des producteurs ». Cette idée nouvelle triomphe.
Kamprad formalise alors les deux principes de vente de la chaîne : le catalogue « pour inciter les gens à se déplacer sur le lieu d’exposition et de vente » et des grandes surfaces pour leur permettre « de déambuler, le catalogue à la main et de faire leurs achats ». En 1965, la chaîne ouvre à Stockholm.
La révolution du « prêt-à-monter » Le « prêt-à-monter », lui, est inventé au même moment, un peu par hasard, lorsqu’un vendeur du magasin de Stockholm, ne parvenant pas à faire rentrer une table dans le coffre de la voiture d’un client, a l’idée d’en démonter les pieds. Ce jour-là, quand lui et son collègue se rendent compte que l’énorme table de bois qu’ils doivent livrer n’entrera jamais dans le coffre de leur voiture, Lundgren prononce cette phrase qui va bouleverser notre culture contemporaine : « bon, allez, on enlève les pieds et on les range en dessous ». Ingvar Kamprad comprend vite le parti qu’il peut tirer de cette initiative : des meubles encore moins chers et que le consommateur peut emporter lui-même.
Dans les années 1970 et 1980, les recettes qui ont fait le succès d’Ikea en Suède sont exportées dans toute l’Europe et bientôt dans le monde entier, jusqu’à l’Arabie saoudite. Depuis son refuge suisse, Ingvar Kamprad règne en maître sur un véritable empire. Considérant l’entreprise comme une famille, adepte d’un management paternaliste où les règlements rigoureux vont de pair avec les mesures spectaculaires (en 1999, il offre en prime à ses salariés le chiffre d’affaires mondial d’un samedi), l’entrepreneur se distingue par son style direct, son horreur de la bureaucratie et sa communication à l’affect.
C’est pour assurer la pérennité de l’entreprise que l’entrepreneur, après avoir démissionné de son poste de PDG en 1986 pour prendre la tête de la fondation de contrôle du groupe, a transmis, en 2002, les rênes de cette dernière à ses trois fils. Des fils dont il avait mis en doute les capacités quelques années plus tôt.