Alstom : une acquisition qui prend une allure de drame national

Après l’offre de General Electric, c’est au tour de Siemens, le géant allemand de préparer une offre d’achat sur le français Alstom. Les politiques s’émeuvent d’une future cession d’Alstom, comme s’ils découvraient l’économie... Pathétique.

dimanche 27 avril 2014, par Denis Lapalus (avec AFP)

Faut-il sauver le soldat Alstom ?

Le gouvernement fait étant de sa vigilance patriotique, afin de tenter de sauver un des derniers fleurons de l’industrie française. Mais le TGV ne serait de toutes façons pas concerné par le rachat. Cette activité n’intéresse pas les éventuels acheteurs. Seules les activités sur liées à l’énergie sont convoitées. Quand les politiques découvrent l’économie, c’est parfois pathétique, mais mieux vaut tard que jamais...

General electric (GE), puis bientôt Siemens sur les rangs pour acquérir Alstom

Le géant industriel allemand Siemens s’apprête à faire une offre concurrente à celle de l’américain General Eletric pour l’acquisition d’une partie des activités d’Alstom, a-t-on appris de source proche du dossier.

"Une offre de Siemens se prépare", a indiqué cette source à la veille de la venue à Paris du PDG de General Electric pour des discussions en vue de l’acquisition de la division énergie d’Alstom, un des fleurons industriels français.

GE ne souhaite pas investir dans le TGV !

Le PDG du géant américain General Electric (GE) était attendu dimanche à Paris pour d’ultimes discussions au sommet en vue de l’acquisition de la division énergie d’Alstom, un des derniers fleurons industriels français.

Jeffrey Immelt devrait rencontrer le Premier ministre Manuel Valls et le ministre de l’Economie Arnaud Montebourg, selon des sources concordantes qui se refusaient samedi à préciser le lieu et l’heure de l’entrevue.

L’opération vise l’achat des actifs du groupe français liés à l’énergie (équipements pour centrales thermiques, lignes à haute tension, énergies renouvelables, soit les divisions "Power" et "Grid"), qui représentent plus de 70% de l’activité d’Alstom et un chiffre d’affaires de 14 milliards d’euros. La transaction est estimée à quelque 10 milliards d’euros, selon la presse.

La branche transport, qui fabrique les célèbres trains à grande vitesse (TGV), ne serait, elle, pas concernée par cette acquisition.

Bien que l’Etat ne soit plus actionnaire de l’entreprise depuis 2006, M. Montebourg s’est invité dans le dossier, justifiant son interventionnisme par la nécessité de prémunir la France du risque de perdre un centre de décision et d’éventuels emplois.

Acquisition d’Alstom : nos politiques découvrent l’économie et s’émeuvent de la puissance financière des sociétés étrangères

Une rencontre entre Manuel Valls, Arnaud Montebourg et le patron du géant américain est attendue dimanche, alors que le gouvernement s’est invité dans le dossier d’une possible reprise d’une grande partie du fleuron industriel français Alstom par le géant américain General Electric, affichant sa "vigilance patriotique".

La réunion entre le Premier ministre, son ministre de l’Economie et Jeffrey Immelt, le patron de GE doit se tenir en fin de journée dimanche à Paris, ont indiqué à l’AFP deux sources proches du dossier vendredi soir.

Une clarification était aussi attendue du côté d’Alstom. Son cours de Bourse a été suspendu toute la séance vendredi, à la demande de l’Autorité des marchés financiers (AMF), dans l’attente de la publication d’un communiqué par le groupe dirigé par Patrick Kron.

Celui-ci a simplement confirmé aux organisations syndicales que le groupe était "en discussion pour une opération industrielle", mais a démenti avoir reçu une offre de rachat de GE. Un conseil d’administration était prévu ce vendredi, mais n’est "pas propre à ce sujet", selon les propos rapportés du PDG français aux syndicalistes.

Selon plusieurs sources proches du dossier, les "discussions" portent sur le rachat par General Electric des activités liées à l’énergie d’Alstom (équipements pour centrales thermiques, lignes à haute tension, énergies renouvelables, soit les divisions "Power" et "Grid"). Soit plus de 70% des activités et un chiffre d’affaires de 14 milliards d’euros, mais pas la division ferroviaire avec ses métros et ses trains, dont l’emblématique TGV.

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