Première baisse des allocations familiales depuis la fin de la dernière guerre mondiale. La modulation des allocations en fonction des revenus des Français est synonyme de baisse pour près de 485.000 familles françaises.
jeudi 6 août 2015, par FranceTransactions.com (avec AFP)
Pour la première fois depuis 1945, les allocations familiales sont modulées en fonction des revenus. Une mesure qui s’ajoute au "ras-le-bol fiscal" des classes moyennes et supérieures. Et selon "Les Échos", l’économie réalisée ne suffira pas à remettre la branche famille à l’équilibre.
Effective depuis le 1er juillet, la modulation des allocations familiales (AF) est désormais perceptible pour 485.000 foyers, soit 10% des bénéficiaires, selon les chiffres de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf). Le montant versé mercredi aux familles de deux enfants ou plus varie désormais selon le revenus des parents.
Et les familles les plus aisées sont de fait les plus touchées : celles gagnant plus de 6.000 euros nets par mois voient ainsi leurs allocations divisées par deux. Au-dessus de 8.000 euros de revenus, elles sont même divisées par quatre. En moyenne, la baisse devrait être de 127 euros pour les familles touchées (voir le détail des montants en bas de l’article).
La mesure est loin de faire l’unanimité : elle est vivement critiquée par les associations familiales, la droite et les syndicats, qui y voient une remise en cause du principe d’universalité et une brèche dans le système de solidarité. "Aujourd’hui les ’allocs’, à quand la mise sous conditions de ressources des remboursements maladie ?", ont-ils demandé. Elle ne fait pas non plus l’unanimité à gauche, comme l’ont montré les débats au Parlement.
La modulation des allocations familiales devrait générer 400 millions d’euros d’économies pour les finances publiques en 2015 et 865 millions en 2016 (année pleine). Selon les comptes de la Sécurité sociale, le montant total des prestations familiales (AF, CF, ARS, PAJE) devrait lui reculer de 1,1% en 2015 (32,3 milliards d’euros). Par le passé, ces dépenses augmentaient chaque année de 1 à 3%. Cette baisse globale s’explique aussi par le faible niveau de l’inflation. 2 milliards d’euros, contre 2,7 milliards en 2014", ajoute le quotidien économique