Déficit français : La glissade se prolongera jusqu’en 2017, année de l’élection présidentielle
La glissade continue, sans grande surprise. Aucun gouvernement, de tous bords, n’est venu à bout de la réduction du train de vie de l’Etat. La France a annoncé mercredi qu’elle allait une nouvelle fois repousser, à 2017 au lieu de 2015, son objectif de réduction du déficit public sous la limite européenne de 3% du produit intérieur brut, invoquant une situation exceptionnelle en Europe.
jeudi 11 septembre 2014, par FranceTransactions.com (avec AFP)
L’annonce hier d’un nouveau report de l’objectif de réduction du déficit public de la France et de la baisse de la croissance inquiètent les éditorialistes car elle témoigne "de la situation économique du pays" et d’un gouvernement qui "ne maîtrise plus rien".
Le déficit public, différence entre les recettes et les dépenses de l’Etat, des collectivités territoriales et de la sécurité sociale, va même augmenter en pourcentage du produit intérieur brut (PIB) cette année, à 4,4% du PIB contre 4,2% l’an dernier, a admis M. Sapin.
Il devrait progressivement décroître à 4,3% en 2015 et passer sous le seuil de 3% en 2017, a-t-il dit.
La France avait déjà demandé par deux fois de remettre à plus tard cet engagement, sous la présidence de Nicolas Sarkozy puis sous celle de François Hollande.
La Commission européenne n’a pas tardé à réagir mercredi, appelant Paris à présenter "des mesures crédibles" pour son plan de réduction de dépenses dès 2015.
Le gouvernement tablait initialement sur un déficit public ramené à 3,8% du PIB cette année et chutant à 3% l’an prochain.
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Mais ce scénario est perturbé par ce que M. Sapin a qualifié de "situation exceptionnelle" de l’économie en zone euro, "marquée par une croissance très faible cumulée avec un ralentissement de l’inflation".
En employant l’expression "situation exceptionnelle", terminologie qui selon les traités européens permet de déroger aux objectifs budgétaires, M. Sapin a adressé un message implicite à la Commission, gardienne de la discipline budgétaire.
"Nous ne demandons pas la modification des règles européennes, nous ne demandons pas leur suspension, ni aucune exception", a-t-il toutefois précisé.
Le ministre a également corrigé mercredi ses prévisions de croissance pour la France : à 0,4% cette année puis 1% l’an prochain.
Il a précisé par ailleurs que la faible inflation, qui pèse sur les comptes publics en réduisant les recettes et en neutralisant certains efforts d’économies, devrait perdurer en France, avec un taux prévu à 0,5% en 2014 puis 0,9% en 2015.