Economie : l’Allemagne se prend les pieds dans le tapis de la croissance
Le meilleur élève de la zone Euro connaît un grand coup de mou. Le FMI abaisse ses prévoyances de croissance pour la première économie de la zone Euro, en cause essentiellement, la crise ukrainienne.
mercredi 8 octobre 2014, par FranceTransactions.com (avec AFP)
Les signes de faiblesses s’accumulent pour l’Allemagne. A la surprise des analystes, le PIB de la première économie d’Europe avait déjà flanché de 0,2%, les nouveaux indicateurs devraient confirmer que le leader de la zone euro s’essouffle.
Une probable récession outre-Rhin
Cette mauvaise performance risque désormais de se renouveler au troisième trimestre. Pour le mois d’août, la production allemande est ressortie en forte contraction de 4% par rapport à juillet après retraitement des variations saisonnières. Les commandes à l’industrie ont quant à elles fortement baissé de 5,7%, un chiffre inquiétant. Si les chiffres de septembre ne sont pas nettement meilleurs, le risque est élevé de voir l’Allemagne entrer en récession, chose qui semblait encore impensable en début d’année.
Le FMI ne s’y trompe pas. En juillet, le Fonds monétaire prévoyait une croissance allemande de 1,9% pour l’année 2014. Cet après-midi, l’institution a revu ce chiffre à la baisse et estime désormais que la croissance annuelle sera de seulement 1,4%. Un chiffre principalement soutenu par le premier trimestre au cours duquel le PIB a progressé de 0,8%.
Un taux de chômage flatteur mais trompeur en Allemagne
Le taux de chômage en Allemagne n’est que de 6,7%. C’est très faible, mais les pourcentages ne veulent pas dire grand chose, quand les valeurs ne sont pas comparables. L’Allemagne connaît l’effet d’une pyramide inversée. Chaque année de moins en moins de jeunes arrivent sur le marché du travail, ils ont donc plus de facilité à trouver un emploi. C’est exactement le phénomène inverse en France.
Des projections montrent que l’Allemagne serait à 9,85% de chômeurs si l’afflux de jeunes actifs était aussi important qu’en France, il suffit de prendre les mêmes bases chiffrées, ce que ne font pas les différents comparatifs publiés sur ce sujet.
Les causes du ralentissement : la Russie et la France !
En premier lieu : l’embargo russe. Les forts liens économiques entre Berlin et Moscou souffrent de l’interdiction d’importer certains produits européens sur le territoire russe.
En second lieu : la France. Le premier partenaire économique de l’Allemagne est en proie à un total marasme, essentiellement lié à une politique économique qui a du mal à être définie. Après deux années du tout impôt, le gouvernement fait volte-face, et a choisi de laisser filer le déficit. Une attitude que Berlin ne comprend pas... La French Touch sans doute...