La France va emprunter 187 milliards d’euros sur les marchés en 2016
Avec des conditions de financement extrêmement favorables, la France a réalisé en 2015 d’importantes économies pour le financement de son gouffre abyssale de dette. En 2016, l’Etat espère que les taux seront toujours aussi favorables.
jeudi 17 décembre 2015, par FranceTransactions.com
En 2015, la France a continué à bénéficier de conditions de financement extrêmement favorables. Le taux moyen pondéré sur les émissions de dette à moyen et long terme ressort à 0,63 %, à comparer à un plancher historique à 1,31 % en 2014, et une moyenne de 4,15 % sur la période 1998-2008.
Le montant en nominal des emprunts bruts à moyen et long terme émis en 2015 a atteint 220,0 Md€ répartis entre 202,2 Md€ d’obligations à taux fixe (OAT et BTAN) et 17,8 Md€ d’obligations indexées sur l’inflation (OATi et OAT€i).
- 187 milliards d’euros à emprunter en 2016
En 2016, l’État doit financer un déficit budgétaire prévisionnel de 72,3 Md€, assurer le remboursement de 125,0 Md€ de dette à moyen et long terme venant à échéance (compte tenu de 28,2 Md€ de rachats, en 2014 et 2015, de titres arrivant à échéance en 2016) ainsi que d’autres besoins de trésorerie pour 1,2 Md€. Le besoin de financement de l’État s’établit donc à 198,5 Md€ en 2016.
Ce besoin sera couvert par les émissions à moyen et long terme (OAT) pour 187,0 Md€ nettes de rachats, ainsi que par 2,0 Md€ de produit de cessions de participation consacré au désendettement, par 9,5 Md€ d’autres ressources. L’encours de dette à court terme (BTF) sera stable.
Ce programme de financement s’inscrit dans le cadre du projet de loi de finances pour 2016 dans sa version soumise à l’Assemblée nationale en dernière lecture ce jeudi 17 décembre qui fixe à 62,5 Md€ le plafond de la variation nette, appréciée en fin d’année, de la dette négociable de l’État d’une durée supérieure à un an.
Comme au cours des années précédentes, l’Agence France Trésor ajustera ses émissions pour répondre à la demande et assurer la liquidité des valeurs du Trésor. Le programme prévoit notamment que les émissions d’obligations indexées, tant sur l’inflation française qu’européenne, représenteront environ 10 % des émissions nettes à moyen et long terme.
L’AFT procédera en 2016 à des rachats de titres (BTF, BTAN et OAT, nominaux et indexés) en fonction des conditions de marché.