La dette britannique fait les frais du soulagement du marché après le vote écossais
Le taux d’emprunt du Royaume-Uni se tendait vendredi matin sur le marché, les investisseurs délaissant les valeurs refuge comme la dette britannique pour prendre plus de risques, encouragés par la défaite des indépendantistes en Ecosse.
vendredi 19 septembre 2014, par FranceTransactions.com (avec AFP)
La dette britannique fait les frais du soulagement du marché après le vote écossais
Vers 10H40 , le taux à 10 ans progressait à 2,586%. Il s’était établi à 2,575% jeudi à la clôture surle marché obligataire secondaire où s’échange la dette déjà émise.
"Le +non+ de l’Ecosse à l’indépendance devrait entretenir la prise de risque et ainsi maintenir sous pression la dette britannique", soulignent les économistes chez Crédit Agricole CIB.
Le résultat duréférendum lève une grande incertitude sur les marchés, qui redoutaient les conséquences d’un vote en faveur de l’indépendance et se tournent donc vers des actifs plus risqués comme les actions.
Ce mouvement se fait au détriment du marché de la dette, où les investisseurs se réfugient en cas d’incertitudes.
"Le vote +oui+ aurait provoqué pas mal d’incertitudes qui auraient pu peser sur la croissance, au point d’entraîner selon certains investisseurs une baisse des taux de la Banque d’Angleterre (BoE)", rappelle René Defossez, stratégiste obligataire chez Natixis.
La victoire du non, "relativement nette, permet donc aux investisseurs de se repositionner et renforce donc l’idée d’une remontée des taux de la BoE", selon lui.
Pour Crédit Agricole CIB, la hausse du taux d’emprunt britannique pourrait même se poursuivre, "compte tenu de l’amélioration de l’économie" dans le pays, ce qui va alimenter l’optimisme des investisseurs et donc ouvrir la voie à la remontée des taux de la BoE.
Le vote écossais avait également des conséquences sur l’Espagne, qui voyait son taux se détendre nettement à 2,211% (contre 2,277% la veille à la clôture), la défaite des indépendantistes écossais semblant écarter un effet domino au profit des Catalans.
La dette espagnole profitait du soulagement des investisseurs après le vote écossais, alors que dans l’une des plus riches régions du pays, la Catalogne, les nationalistes au pouvoir veulent organiser le 9 novembre un référendum d’autodétermination.
"Le vote écossais détend l’atmosphère en Espagne. Le risque sur la Catalogne est un peu moins important, mais la différence est que le référendum catalan n’est pas reconnu par Madrid", selon M. Defossez.
Dans la foulée, les autres dettes des pays du sud de la zone euro étaient recherchées. Le taux de l’Italie baissait à 2,405% (contre 2,438%).
La dette allemande était pénalisée par le goût pour le risque des investisseurs après le référendum. Le tauxallemand montait à 1,100% (contre 1,081%).
Enfin, le taux de la France était pratiquement stable à 1,443% (contre 1,440%), alors que l’agence Moody’s est susceptible de rendre sa décision sur le pays dans la soirée.
Des informations de presse ont évoqué jeudi un abaissement de la note, mais elles ont été démenties par le gouvernement.
"Ce ne serait pas une énorme surprise et il n’y a aucune raison que cela ait un impact sur la dette française qui plaît toujours aux investisseurs compte tenu du fait qu’elle est plus rémunératrice que la dette allemande", selon M. Defossez.