Le cri d’amour de Valls pour les entreprises au Medef
Le Premier ministre Manuel Valls a reçu une standing ovation des patrons et entrepreneurs réunis mercredi pour l’université d’été du Medef après avoir proclamé son amour de l’entreprise.
mercredi 27 août 2014, par FranceTransactions.com (avec AFP)
Un grand cri d’amour du premier ministre envers les entreprises. Peu y croient, mais l’essentiel n’est pas là. L’essentiel est de redonner confiance et cela passera, non pas par des mots, mais par des actions.
La simplification pour les entreprises, cela fait plusieurs décennies que les gouvernements de tous bords le promettent, mais aucun n’a vraiment agit dans ce sens.
Néanmoins, le discours de Manuel Valls a fait largement plaisir aux entrepreneurs présents. Ils étaient 3.600 applaudissant à tout rompre, debout sous un grand chapiteau dans le parc du campus de l’école de commerce HEC, à la fin d’un discours décomplexé.
Un discours présenté par Matignon comme "de mobilisation nationale", tenu à peine 24 heures après la formation d’un nouveau gouvernement. Un discours destiné à confirmer le cap d’une politique de l’offre, c’est-à-dire de soutien aux entreprises pour relever l’économie et créer des emplois.
Sa venue était symbolique : M. Valls n’est que le deuxième Premier ministre depuis la création du Medef en 1998 à se rendre à l’université d’été de la principale organisation patronale française.
Le chef du gouvernement a tout d’abord fustigé l’habitude française des relations conflictuelles : "Cessons d’opposer systématiquement ! D’opposer Etat et entreprises ! D’opposer chefs d’entreprise et salariés ; organisations patronales et syndicats !", a-t-il lancé, immédiatement interrompu par une première salve d’applaudissements.
Dans son discours, prononcé juste avant d’aller accueillir M. Valls, le président du Medef Pierre Gattaz avait tenu des propos similaires.
M. Valls, qui n’était pas présent mais avait de toute évidence étudié le discours du patron des patrons avant d’arriver, a relevé : "Pour réussir une négociation (...) il faut trouver un équilibre —* je n’ose pas dire du donnant-donnant, si j’ai bien compris—", a-t-il dit dans un léger sourire. "Un équilibre entre les engagements des uns et des autres", a-t-il précisé.
Ses propos ont vite suscité l’aigreur parmi les frondeurs du PS. Le député Laurent Baumel les a qualifiés de "copié-collé" des discours de Tony Blair, et a affirmé pouvoir "difficilement cacher (son) trouble".
A la tête du Parti travailliste, puis comme chef du gouvernement britannique, Tony Blair avait réformé en profondeur l’idéologie de son parti, désormais surnommé le New Labour, le convertissant à l’économie de marché.
Même parmi les entrepreneurs, dans l’embouteillage de la sortie de la foule du chapiteau, un certain scepticisme était perceptible.
Les "on n’y croit pas" ou les railleries ne manquaient pas dans les bavardages, comme par exemple sur "la simplification de la vie des entreprises dont on entend parler depuis 20 ans".