Pétrole : au plus bas depuis 4 ans, la nouvelle guerre de l’énergie

Le brent continue d’évoluer à proximité d’un plus bas de quatre ans, et surtout du niveau des 80 dollars qui constitue une zone de fragilité pour de nombreuses économies de l’OPEP. On pense en particulier à l’Algérie et au Venezuela qui ont basé leurs prévisions de budget sur un baril autour des 100 dollars.

mercredi 12 novembre 2014, par Christopher Dembik

Pétrole : La nouvelle guerre de l’énergie

L’échéance cruciale du 27 novembre, date de la réunion de l’OPEP, se rapproche mais le marché ne semble pas croire à une action décisive. A raison certainement. Il est fort peu probable que le cartel revoit drastiquement à la baisse ses prévisions de production.

Le brent continue d’évoluer à proximité d’un plus bas de quatre ans, et surtout du niveau des 80 dollars qui constitue une zone de fragilité pour de nombreuses économies de l’OPEP. On pense en particulier à l’Algérie et au Venezuela qui ont basé leurs prévisions de budget sur un baril autour des 100 dollars.

Pétrole : au plus bas depuis 4 ans, la nouvelle guerre de l’énergie © stock.adobe.com

Cependant, on constate que les grands acteurs du marché pétrolier, que ce soient certains pays producteurs de premier plan comme l’Arabie Saoudite ou le Koweït, et les géants du secteur pétrolier, à l’instar de Total dernièrement, se veulent rassurants à propos d’un prix du baril de pétrole durablement bas.

La position commune de l’Arabie Saoudite et du Koweït ne doit pas surprendre.

Il faut bien comprendre que le marché est entré dans un nouveau paradigme à cause de l’émergence du gaz de schiste aux Etats-Unis, mais aussi dans d’autres régions où le potentiel dans le domaine est énorme, comme en Russie et en Chine. Nous sommes confrontés à une nouvelle guerre de l’énergie.

Il est dans l’intérêt de l’Arabie Saoudite et des autres pays de la péninsule arabique de maintenir un prix du baril faible pour gagner des parts de marché et rester compétitif par rapport aux producteurs de gaz de schiste. Pour rappel, on considère que l’exploitation du gaz de schiste n’est plus rentable sous les 80 dollars. On mesure rapidement le niveau des enjeux pour les pays producteurs.

Bien que nous n’anticipions pas un retour des prix à proximité des points bas du début des années 2000, on distingue à court terme une zone entre 75 – 80 dollars qui pourrait contenir la chute. A moyen terme, pendant une grande partie de l’année 2015, le brut pourrait évoluer selon nos anticipations entre les 90 – 100 dollars, ce qui constituerait une borne de stabilisation. Le prix du pétrole est en phase d’ajustement. Aucun acteur du marché pétrolier, même pas l’Arabie Saoudite, ne peut souhaiter un déclin sans fin.

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