Retraites : le Sénat rejette la création d’un compte pénibilité
Les sénateurs ont rejeté dans la nuit de mercredi à jeudi la création d’un compte personnel de pénibilité au travail, l’un des points essentiels du projet de réforme des retraites de la ministre du Travail Marisol Touraine.
jeudi 31 octobre 2013, par FranceTransactions.com (avec AFP)
Retraites : le Sénat rejette la création d’un compte pénibilité
Sans surprise, la droite, UMP et centristes, a voté contre, ainsi que les non-inscrits. A gauche, il a manqué les voix des 20 sénateurs communistes qui se sont abstenus tandis que le PS, la quasi-totalité du RDSE et les Ecologistes ont voté pour.
Dénonçant "l’enjeu financier, à la charge des entreprises", que représente la création de ce compte, Gérard Longuet (UMP) a estimé que "d’ici 2020, on va dans une impasse qui ne pourra être comblée que par des cotisations des entreprises ou des financements de l’État" et que son groupe ne pouvait pas la voter en l’état.
Gérard Roche (UDI-UC) de son côté a relevé une "confusion entre deux volets qui devraient être distingués, la prévention et la réparation". Il a aussi estimé qu’il y avait une incertitude sur les décrets et une incertitude financière.
En revanche, pour Claude Jeannerot (PS), ce compte constitue "plutôt un investissement, qui à terme produira des économies, quand la pénibilité aura été supprimée", car il "a pour objectif d’éradiquer toute pénibilité".
Pour Dominique Watrin (Communiste, républicain et citoyen), s’il est un progrès, le compte pénibilité "n’est pas la panacée". "Trop de questions n’ont pas trouvé de réponse. Trop d’alinéas renvoient à des décrets, de sorte que nous nous exprimons sur un mécanisme dont nous ignorons les modalités", a-t-il dit en expliquant l’abstention de son groupe.
La veille, les sénateurs avaient déjà voté contre un autre point essentiel du projet de loi, l’allongement de la durée de cotisation.
A l’issue du débat, mardi prochain, le rejet de l’ensemble du texte est attendu, le gouvernement ne disposant pas de majorité au Sénat où il a besoin de toutes les voix de gauche, PS, RDSE, écologistes et CRC pourfaire adopter ses textes. Or d’emblée le CRC a manifesté son opposition à cette réforme qui, selon lui, "s’attaque à la jeunesse".