Déficit 2013 : la cour des comptes va-t-elle mettre fin à la polémique ?

Hier, Gilles Carrez a mis le feu au poudre en dénonçant vivement un dérapage des comptes publics. Une intervention rapidement critiquée par le gouvernement qui attend le rapport de la cour des comptes qui sera publié aujourd’hui...

mercredi 26 juin 2013, par Jérémie G.

Déficit 2013 : la guerre des chiffres...

Mardi 25 juin, la fronde UMP a frappé un grand coup en s’emparant du débat sur le déficit 2013.

De nombreux parlementaires UMP, dont Gilles Carrez, président UMP de la commission des Finances, Eric Woerth, ancien ministre du Budget, ou encore Valérie Pécresse, ont dénoncé un "dérapage des comptes" et réclamé une "opération vérité" de la part du gouvernement.

M. Carrez, a estimé que le déficit public devrait atteindre 80 milliards d’euros d’ici la fin de l’année, soit presque 20 milliards de plus que prévu par la loi de Finances (61,5 milliards).

Un chiffre vivement contesté par le gouvernement qui a tenu a rappelé que le déficit attendu a déjà été relevé une première fois à 68,7 milliards par Bercy.

En outre, le Premier ministre, n’a jamais caché que le déficit serait surement plus important que prévu, mais a déjà renvoyé à la rentrée de septembre pour le réviser, afin d’avoir plus de "visibilité".

En route vers un déficit de 4% du PIB ?

Dans le détail, l’opposition table sur une diminution de 15 milliards d’euros des recettes (TVA, impôts sur les sociétés, cotisations) et une augmentation des dépenses d’environ 5 milliards. "La France se dirige tranquillement vers un déficit de plus de 4 % du PIB", a résumé Valérie Pécresse.

Rappelons que sur les 15 milliards de moins-values fiscales, 8 milliards ont déjà été officialisées par le gouvernement, qui attend la publication dans la journée du rapport annuel de la Cour des comptes.

Déficit 2013 : la Cour des comptes devrait donner des chiffres moins alarmistes

D’après les informations recueillies par le quotidien "les Echos", le rapport annuel sur les perspectives des finances publiques devrait proposer trois scénarios :

  • un déficit compris entre 3,7 % et 4 % si la croissance se maintient (+0,1 %),
  • un déficit allant de 3,8 % à 4,1 % si le PIB chute de 0,1 % (le scénario retenu par l’Insee la semaine dernière),
  • un déficit compris entre 3,9 % et 4,2 % avec une récession de 0,3 %.

Au total, à croissance inchangée, la Cour des comptes devrait miser sur une baisse des recettes de 6 milliards d’euros, dont 1,5 milliard de TVA et 2,5 milliards d’impôt sur les sociétés.

Côté dépenses, la Cour estimerait une augmentation comprise entre 1,1 et 2,1 milliards d’euros pour le fonctionnement des ministères et 1 milliard de contribution supplémentaire au budget européen.

A propos de ces dépenses, la Cour des comptes devrait conseiller au gouvernement de les couvrir grâce à des annulations de crédit équivalentes. Opération déjà anticipée par Bercy en début d’année.

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