Epargne/Patrimoine et élections : présidentielle puis législatives, faut-il anticiper quelque chose ?
Il est urgent d’attendre ! L’incertitude est de mise avant les élections. Non seulement le changement de président est de fait important, mais le plus incertain reste encore la tournure que prendront les élections législatives qui vont suivre... Car le président ne fait pas tout. Alors, devant de telles incertitudes, les épargnants doivent-ils agir ?
samedi 22 avril 2017, par FranceTransactions.com
L’urgence, c’est d’attendre et de ne rien faire !
Passer le programme fiscal de l’épargne de chaque candidat en revue ne sert pas à grand chose...
Les lois sont votées par les députés. Si le président élu insuffle la direction prise, nous savons bien qu’entre ses volontés et la mise en place réelle de ses directives, deux mondes existent. Or le programme économique est réellement défini lors des élections législatives. Ainsi, pour certains candidats, bien difficile de prédire s’ils auront une majorité législative pour appliquer leur politique. Sachant que cette dernière va largement être modifiée avant ces élections, histoire de tenter de s’assurer une majorité, même relative, à l’Assemblée Nationale.
Taux d’intérêt : se préparer à un forte hausse semble logique
En cas de surprise, de victoire d’un candidat radicalement à droite ou à gauche, les taux d’intérêts devraient grimper en flèche. Inutile de dire que cela donnera un grand coup de frein au marché de l’immobilier, déjà trop cher. Le marché pourrait alors prendre une saine direction vers la baisse. Histoire de mettre un terme à cette bulle en formation. Pour rappel, le marché de l’immobilier d’entreprise est reconnu être en état de surprime de +30%, le marché d’habitation de +20% dans le neuf.
Assurance-vie : attendre de voir venir les éventuelles réformes
L’assurance-vie pourrait bien en prendre pour son grade. Le candidat Macron souhaite imposer sa flat tax, redressant ainsi l’imposition des produits des contrats de 23% à 30%. Mais rien n’est encore vraiment défini, puisque sa règle a déjà été modifié à plusieurs reprises. Des clauses d’exception ont été insérées (capital > 150.000€) et une étude plus fine de cette mesure devrait mener à son non mise en application.
Le quotidien économique Les Echos se fait l’écho (sic) dans son édition du jour de quelques CGP de banques privées sur l’attitude à tenir avant les élections. Rien de bien nouveau, tant que l’on ne sait rien, on ne fait rien !
Immobilier : attendre
« Le recentrage de l’ISF proposé par Emmanuel Macron sur l’immobilier, exonérant les actifs financiers (titres, assurance-vie), incitera certains propriétaires à céder ou refinancer une partie de leurs actifs », estime Yvan Vaillant, directeur de l’Ingénierie Patrimoniale Edmond de Rothschild.
François Fillon propose quant à lui une baisse progressive des droits d’enregistrement ( improprement désignés sour le terme de « frais de notaire ») réglés par l’acheteur. « Il propose de rebaisser à 15 ans la durée de détention permettant d’accéder à une exonération complète d’impôt sur la plus-value. L’attentisme est donc de rigueur pour arbitrer », estime Yvan Vaillant.
Dans un cas, Il n’est pas exclu que les arbitrages déclenchés par la cession d’actifs immobilier contribue sinon à calmer les prix, du moins à donner plus de fluidité à un marché où les biens à vendre de raréfient. Dans l’autre, la fiscalité deviendrait plus favorable ce qui avantagerait à la fois les acquéreurs (pour ce qui concerne les droits de mutation) et les vendeurs (pour la baisse de l’impôt sur les plus-values).
Assurance-vie : direction le Luxembourg ?
Ce serait pour le moins déplacé que d’avoir peur des sondages. Déjà, ce ne sont que des sondages... Et dans tous les cas, tant que la fiscalité de l’assurance-vie n’évolue pas, rien n’est pertinent en la matière. Les épargnants les plus aisés sont déjà investis au Luxembourg depuis plusieurs années... Les épargnants lambda n’ont que peu d’intérêts de s’y frotter, le ticket d’entrée, pour bénéficier de contrats libellés en devises autres que l’euro étant élevés (250.000€).
Prélèvement à la source : remis à plus tard ?
La mauvaise surprise risque bien d’arriver. Même si Macron l’emporte à la présidentielle, il est probable que la date de mise en application du prélèvement à la source soit repoussé d’une année. En effet, les entreprises et Bercy ne seraient pas fin prêts pour la mise en place de ce dispositif. Les perdants ? Ce sont les TNS qui ont tenté d’optimiser cette année fiscale blanche sur les revenus. Bercy confirme que, de toutes façons, l’effet d’aubaine sera limité par la moyenne des deux derniers années de rémunérations. Inutile donc de rêver et de se verser des revenus colossaux en 2017... Ou même en 2018. Le Fisc veille.