Gâchis record : 20% de l’eau potable en France part dans des fuites

1.300 milliards de litres d’eau perdus en France par an. Tel est le constat dressé par 60 millions de consommateurs. Et pourtant les consommateurs paient pour le traitement de cette eau afin de la rendre potable. En cause, les canalisations...

jeudi 20 mars 2014, par Denis Lapalus (avec AFP)

Selon cette étude publiée par 60 millions de consommateurs, menée avec la Fondation France Libertés, le taux de fuite est en moyenne en France de 3.400 litres par jour pour chacun des 850.000 kilomètres de canalisations d’eau qui parcourent le pays.

"Les fuites sont nombreuses et chaque année, 1,3 milliard de mètres cubes d’eau traités par les usines n’arrivent jamais au robinet. Soit 20% des volumes perdus, mais payés par les consommateurs, même si c’est invisible sur les factures", souligne 60 millions dans un communiqué publié jeudi.

Sur la base des données de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema), l’organisation de défense des consommateurs a dressé un palmarès des fuites dans les 101 villes préfectures de métropole et des DOM.

Limiter le taux de fuites à 15%, un objectif du Grenelle de l’environnement, on croit rêver !

Plus de 50% de perte dans certaines municipalités

Gâchis record : 20% de l’eau potable en France part dans des fuites : Plus de 50% de perte dans certaines municipalités © stock.adobe.com

Sur les 101 villes préfectures de métropole et des DOM étudiées, deux sur trois "n’atteignent pas l’objectif national fixé par la loi Grenelle II de 2010, visant à limiter le taux de fuites à 15% de l’eau produite", souligne l’étude.

Et dans certaines municipalités, on en est même très très loin. Parmi les villes où les fuites sont plus importantes, arrive en tête du tableau Digne-les-Bains dans les Alpes-de-Haute-Provence, avec un taux de perte de 54%, suivi par Bar-le-Duc dans la Meuse (48%) et Saint-Denis de la Réunion (46%).

Dans un quart des préfectures, le taux dépasse même les 25% : le taux est de 54% à Digne-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence), 48% à Bar-le-Duc (Meuse), 46% à Saint-Denis de la Réunion, 41% à Fort-de-France (Martinique), ou encore 37% à Nîmes (Gard) et 36% à Tulle (Corrèze) et Evreux (Eure).

Dans les meilleurs élèves, 60 millions recense 33 préfectures entre 4 et 15%, avec en tête Le Mans (Sarthe) et Rennes (Ille-et-Vilaine) avec 4%, devant les 5% de Blois (Loir-et-Cher) et les 7% d’Orléans (Loiret) et Moulins (Allier).

Côté grandes villes (agglomérations, communautés de communes ou métropoles), Paris intra-muros est à 8,3%, Lyon 17,8%, Marseille 15%, Toulouse 11%, Lille 18%, Bordeaux 15,7% et Nice 19%.

Selon 60 millions de consommateurs, pour éviter ce "grand gaspillage", il faudrait engager 1,5 à 2 milliards d’euros par an pour réaliser les travaux nécessaires, "soit le double du rythme actuel".

Quoi que globalement méconnue du grand public, l’ampleur des fuites est un phénomène identifié. Selon le ministère de l’Ecologie, elles proviennent en "grande majorité" des fuites de branchements, qui doivent souvent faire l’objet de recherches poussées dans des secteurs "douteux" afin d’être identifiées.

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