Grèce : un accord en terrain glissant...
Mardi 21 février 2012 au matin, un accord pour le sauvetage de la Grèce a été trouvé avec les créanciers privés et publics d’Athènes. Détails...
mardi 21 février 2012, par Jérémie G.
Grèce : enfin un accord !
Ca y est ! Après plusieurs semaines de tractations, un accord pour sauver la Grèce a enfin été trouvé par l’ensemble des parties en présence.
Mardi 21 février 2012 au petit matin, après plus de 13 heures de négociation, le plan d’aide de 130 milliards d’euros a été validé. Une aide qui permettra à la Grèce d’honorer ses engagements du 20 mars prochain où elle doit rembourser 14,5 milliards d’euros de dette.
"C’est un plan sans précédent qui doit garantir l’avenir de la Grèce dans la zone euro", c’est félicité Jean-Claude Juncker, chef de file des ministres des finances de la zone euro.
Un plan d’aide auquel le Fonds monétaire international (FMI) devrait participer à hauteur de 13 milliards d’euros environ. Pour Christine Lagarde, directrice générale du FMI, "la Grèce a vu le poids de sa dette allégée, ce qui doit l’aider à restaurer la compétitivité de son économie".
Alors que les dernières projections tablaient sur un endettement de 129 % du PIB grec à l’horizon 2020, les négociations ont été particulièrement tendues sur l’objectif à atteindre.
Au final, devant l’intransigeance du trio AAA (Finlande, Allemagne et Pays-Bas), la Grèce devra combler le trou en atteignant un taux d’endettement de 120,5 % en 2020.
Par rapport à 2010, les taux d’intérêt accordés par les aides publiques ont été revus à la baisse et la BCE participera indirectement en renonçant aux plus-values latentes sur les obligations grecques qu’elle détient et qu’elle avait acheté en dessous de leur valeur nominale.
Grèce : les investisseurs privés effacent 107 milliards d’euros
Du côté des créanciers privés, une décote totale de 53,5 % sur la dette grecque a été acceptée par Charles Dallara et Jean Lemierre, les deux négociateurs mandatés par l’institut de finance internationale.
Au total c’est donc 107 milliards sur un total de 200 milliards qui seront effacés directement. Si on y ajoute l’allongement de la maturité des nouvelles obligations que les investisseurs privés vont recevoir en échange des anciennes et la baisse du taux d’intérêt, la perte nette des banques et des fonds atteindra les 70 %.
En contrepartie, la Grèce sera sous surveillance "permanente" de l’Union européenne et du FMI. Le plan de sauvetage "prévoit de renforcer la surveillance de la Grèce et d’imposer une présence permanente de la mission de la Commission européenne sur place", soit une véritable ingérence dans la politique locale.
La commission aura pour mission d’aider à moderniser l’appareil d’Etat de la Grèce a expliqué Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques.
Une perte de souverainneté qui pourrait entrainer de vives réactions dans un pays "à cran".
Côté français, François Baroin se veut rassurant et affirme que : "la tutelle n’est pas un mot qui fait partie de notre vocabulaire. Un contrôle, un monitoring, un accompagnement, des conseils, un suivi, une poursuite de l’expertise par la troïka (UE/BCE/FMI), mais tutelle en aucune façon".