Pentecôte : à qui profite le crime ?

Le lundi de pentecôte est pour la huitième année une journée solidaire où les salariés travaillent gratuitement et reversent leurs cotisations au profit des personnes âgées et des personnes handicapées. Combien cela rapporte-t-il et comment sont utilisés ces fonds ? Détails...

lundi 28 mai 2012, par Jérémie G.

Pentecôte : plus de 2 milliards d’euros chaque année

Depuis 2004 et la décision du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, le lundi de pentecôte n’est plus férié en France et a été transformé à la place en journée de solidarité pour les personnes âgées et les personnes handicapées.

Si l’application est chaotique, le principe est en revanche assez simple, les cotisations de de cette journée de travail non payée sont récoltées par l’Etat et redistribuées ensuite dans différents secteurs.

Ainsi, l’année passée, le lundi de pentecôte a rapporté 2,33 milliards d’euros, d’après les comptes de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) soit +4,2 % en un an.

Problème, si la CNSA assure avoir redistribué 1,4 milliard d’euros pour la prise en charge des personnes âgées et 933 millions d’euros pour les personnes handicapées afin de "financer des travaux de modernisation et de reconstruction de maisons de retraite ou d’instituts spécialisés pour personnes handicapées", la vérité semble un peu différente.

En effet, selon l’association de services à domicile et d’établissements pour les personnes âgées AD-PA, 500 millions d’euros "n’ont pas été dépensés comment prévu", entrainant la suppression d’emploi dans un secteur en difficulté.

Si l’information a été démentie au départ, le gouvernement a reconnu le mois dernier que 225 millions n’avaient pas été dépensés l’an dernier en raison de "retards dans l’installation de places nouvelles".

Pentecôte : une logique à revoir ?

En outre, de nombreux syndicats souhaitent remettre en cause la logique complète de cette journée.

Actuellement, les salariés qui travaillent le lundi de pentecôte, travaillent gratuitement au profit de leur entreprise et c’est uniquement leurs cotisations et les cotisations patronales qui sont reversées au profit des personnes âgées. Les salariés sont donc solidaires de leur entreprise plutôt que des personnes en difficulté.

Deux possibilités sont examinées :

  • L’une solidaire, qui consisterait à ce que les employeurs versent le salaire non payé au même titre que les cotisations.
  • L’autre plus individualiste, qui consisterait tout simplement à supprimer cette journée qui n’a de solidaire que le nom.

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