Espagne : Moody’s a encore frappé
La note de l’Espagne a été abaissée de trois crans mercredi par l’agence de notation Moody’s. Alors que le sort de la Grèce sera bientôt scellé l’Europe retient son souffle. Détails...
vendredi 15 juin 2012, par Jérémie G.
Espagne : les difficultés s’accumulent
Mercredi soir, l’agence de notation Moody’s a dégradé la note de la dette souveraine espagnole de trois crans la faisant passer de "A3" à "Baa3".
Dans son communiqué, l’agence de notation évoque les difficultés budgétaires et économiques espagnoles comme les principales raisons de cette décision et prévient qu’elle pourrait encore abaisser la note espagnole dans les trois mois qui viennent.
Véritable désaveu de la politique menée par le conservateur Mariano Rajoy, Moody’s considère que le plan de sauvetage des banques "accroîtra encore le poids de la dette supporté par le pays".
"L’Etat espagnol a un accès très limité aux marchés financiers, comme le montrent à la fois le fait qu’il compte sur le FESF et le MES pour ses fonds de recapitalisation et sa dépendance croissante vis-à-vis de ses banques nationales comme acheteurs prioritaires de ses émissions obligataires, lesquelles à leur tour obtiennent leurs financements de la BCE", explique l’agence américaine.
Les agences de notation plombent l’Europe
Alors qu’un plan d’aide au niveau européen est entrain de se mettre en place, les efforts pour calmer les spéculateurs risquent donc de voler en éclat. D’autant plus que la situation espagnole est fortement liée à celle de la Grèce dont un vote crucial est attendu le 17 juin.
Si la Grèce finissait par sortir de la zone euro, un précédent serait créé et l’Espagne pourrait rapidement suivre son exemple. Avec des taux d’emprunt qui frisent maintenant les 7 % sur les marchés financiers, l’Espagne aura beaucoup de mal à financer sa dette sans la creuser irrémédiablement, malgré les mesures d’austérité.
Par ailleurs, Moody’s a aussi abaissé de deux crans la note de Chypre en soulignant l’impact qu’aurait une probable sortie de la Grèce de l’Euro pour l’Île et des efforts budgétaires trop limités.
Pendant ce temps les parlementaires européens continuent de réfléchir à un meilleur encadrement des agences de notation qui font aujourd’hui la pluie et le beau temps sur les marchés financiers. Malheureusement, le processus est long et pourrait bien arriver trop tard.