Trader n’est pas jouer : La Caisse d’Epargne demande 315 millions d’euros à son ex-trader

Le coup de poker de l’ex-trader de la Caisse d’Epargne a failli faire sauter la banque. Mais maintenant l’Ecureuil a toutes les bonnes cartes en main, encore un flop de trading qui se termine dans la rivière...

jeudi 6 décembre 2012, par FranceTransactions.com (avec AFP)

Trader, un métier à haut risques ! Après les déboires en justice de ce bien connu trader de la Société Générale, condamné à rembourser plus de 5 milliards d’euros, c’est au tour de cet ex-trader de la Caisse d’Epargne, de subir les foudres de la justice. La sanction demandée est de 375 millions d’euros, difficile de rembourser quand les revenus du ménage sont de 2 000 euros par mois, mais la loi est ainsi faite. Personne n’a dit qu’elle était bien faite.

jcgbLe nom de cet ex-trader ne figure volontairement pas dans nos articles, tant que l’affaire n’est pas complètement jugée.jcgb

La Caisse d’Epargne demande 315 millions d’eurosà son ex-trader, pas plus, pas moins !

La Caisse d’Epargne a demandé mercredi 315 millions d’euros de dommages et intérêts à son ex-trader pour les pertes qu’il lui a fait subir en 2008, lors d’opérations à haut risque sur les marchés financiers, alors en pleine crise.

Ce trader a pris "des positions extrêmement risquées et nonautorisées par son mandat de +gestion extinctive+", qui consistait à fermer progressivement son portefeuille sans nouvelle prise de risques, a déclaré devant le tribunal correctionnel de Paris Me Marion Lambert, l’une des avocates de la banque, partie civile. "Cela a conduit à un préjudice colossal".

La Caisse d’Epargne (aujourd’hui fondue dans le groupe BPCE) avait en effet décidé en juillet 2008 de fermer d’ici la fin de l’année sa petite activité d’investissement de ses fonds propres.

En prenant des positions hautement spéculatives, l’ex trader a commis selon l’avocate, non pas de simples "erreurs de gestion" comme l’affirme la défense, mais "une infraction pénale", l’abus de confiance.

Il encourt à ce titre trois ans de prison et 375.000 euros d’amende.

Le chiffre de 315 millions d’euros qui lui est demandé par la banque comme "réparation" de son préjudice est "extravagant", est convenu Me Jean Reinhart, également conseil de la banque. Mais "c’est le droit qui s’applique".

Cet ex-trader est aujourd’hui sans emploi et le salaire de sa femme rapporte à son ménage environ 2.000 euros par mois, avait-il dit à l’ouverture du procès.

"Cette somme, jamais il ne pourra la rembourser", a ajouté Me Reinhart. "Il y aura recouvrement avec intelligence et discernement", a-t-il promis, "mais nous voulons une condamnation de principe".

"Je n’ai jamais eu conscience d’outrepasser mon mandat, encore moins d’enfreindre la loi", a réaffirmé l’ex-trader. "Je n’avais pas conscience de l’ampleur de la crise", "je voulais faire mon métier, je suis désolé des conséquences que ça a eu".

Le procès se poursuivra lundi avec le réquisitoire du procureur et les plaidoiries de la défense. Le tribunal mettra ensuite sa décision en délibéré.

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