La Bourse de Paris décroche encore (-2,49%), pire clôture depuis trois ans
La Bourse de Paris a connu un nouvel accès de panique jeudi, le CAC 40 lâchant 2,49% pour finir au plus bas niveau depuis trois ans
PARIS, 10 juil 2008 (AFP)
jeudi 10 juillet 2008, par AFP
La Bourse de Paris a connu un nouvel accès de panique jeudi, le CAC 40 lâchant 2,49% pour finir au plus bas niveau depuis trois ans, dans un marché affolé par des craintes de conflit avec l’Iran et par d’importants mouvements spéculatifs.
L’indice vedette a perdu 108,10 points à 4.231,56 points, dans un volume d’échangesde 5,2 milliards d’euros. Il a brutalement décroché dans l’après-midi jusqu’à céder 3% vers 14H25 GMT, tombant à 4.209,64 points.
Londres a abandonné 2,22%, Francfort 1,28% et l’Eurostoxx 50 1,78%.
"C’est la pétoche noire, on ne comprend plus", a résumé un vendeur d’actions interrogé par l’AFP, le plongeon des marchés européens s’expliquant d’autant plus difficilement que la Bourse de New York baisse beaucoup moins, grâce à l’optimisme du distributeur Wal Mart.
Pour Yann Azuelos, conseiller de gestion chez Meeschaert, "il y a un effet géopolitique"avec le regain d’inquiétudes sur l’Iran, après la publication dans la presse internationale d’une photographie diffusée par Téhéran pour illustrer le tir réussi de missiles sol/sol.
"On a de plus en plus le sentiment qu’Israël pourrait être le bras armé des Etats-Unis contre l’Iran, notamment si l’on voit un inversement de tendance dans les sondages en faveur de John McCain", le candidat conservateur à la présidence américaine, a poursuivi M. Azuelos.
Sceptique, un autre vendeur d’actions parisien juge cependant que le pétrole monterait "directement à 170 dollars" si la perspective d’un conflit était prise au sérieux, alors qu’il est actuellement sous les 139 dollars.
La place parisienne a par ailleurs subi un effet technique avec "l’enfoncement d’un support important, à 4.228 points", qui a mécaniquement déclenché une cascade d’ordres de vente, a souligné le gérant de Meeschaert.
Enfin et comme depuis un mois, la grande prudence des investisseurs à long terme n’a guère amélioré la lisibilité des marchés, les fonds spéculatifs ayant tout loisir "d’appuyer à la baisse", quitte à "dégager des valeurs qui avaientbien tenu" comme Alstom, selon Yann Azuelos.
BNP Paribas (-0,93% à 57,36 euros), Crédit Agricole (+0,55% à 12,82 euros) et Société Générale (-0,91% à 54,51 euros) ont résisté, le marché ayant "peut-être compris qu’on ne pouvait pas les mettre dans le même sac que les banquesaméricaines", a expliqué le gérant de Meeschaert.
Dexia (-4,44% à 9,04 euros) a en revanche pâti d’une étude de Standard and Poor’s, selon laquelle la détérioration du marché immobilier américain "accroît la probabilité de nouvelles charges pour dépréciations d’actifs et provisions" chez le rehausseur de crédit FSA, filiale américaine de Dexia.
Carrefour (-8,56% à 31,50 euros) a dégringolé sous l’effet de sévères critiques sur sa stratégie en France, son premier marché, où le chiffre d’affaires a reculé de 2,4% sur un an au deuxième trimestre, à périmètre comparable.
Danone (-5,98% à 42,14 euros) et PPR (-7,85% à 60,70 euros) ont subi, dans son sillage, les craintes sur le secteur de la consommation.
Alstom (-7,10% à 67 euros), Saint Gobain (-6,01% à 34,89 euros) et Schneider Electric (-5,54% à 63,61 euros) ont subi de lourdes pertes sans raison particulière. "Dans ces conditions de marché, on balance sans regarder", a commenté Yann Azuelos.
Kaufman et Broad (+6,83% à 28,32 euros) s’est envolé sur des rumeurs "de rachats massifs de titres" de la part d’une banque française, "qui ont relancé la spéculation sur le titre", selon un gérant parisien.
Générale de Santé (-0,77% à 12,90 euros) va revendre les murs de quatre établissements d’Ile-de-France à la foncière Icade (-2,80% à 69,50 euros) pour 201,7 millions d’euros et acquérir un centre hospitalier privé à Saint-Etienne (Loire) ainsi que deux cliniques de l’Est parisien.
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