OR : Krach historique, les raisons de la chute des cours

Hier, le cour de l’or a subi sa plus forte chute en deux jours depuis trente ans, suite à la publication des statistiques de la croissance chinoise, le fléchissement attendu de la politique monétaire américaine et l’annonce de la vente d’une partie des réserves d’or de Chypre.

mardi 16 avril 2013, par Jérémie G.

L’adage "L’OR est un placement refuge" devrait bientôt ne plus être utilisé ! Tant mieux ! Depuis la fin de la conversion entre le dollar et l’OR (1977), l’OR n’a plus rien de valeur refuge, hormis dans la tête des investisseurs. Cette idée persistante, que le métal précieux serait un rempart à l’inflation, n’a pas de sens financier : étant coté en dollar, il est de fait soumis à l’inflation. Les investisseurs investis sur le métal jaune s’en rappelleront sans doute, car la baisse de l’OR ne devrait pas être terminée.

Cours de l’or : une journée historique

Lundi 15 avril, l’or a bouclé une deuxième séance en baisse pour finir à 1.395 dollars l’once à la bourse de Londres. Le cours du métal jaune a plongé de 13 % en seulement deux séances soit la plus forte diminution depuis 30 ans (1983).

Quatre facteurs expliquent cet effondrement :

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  • L’annonce du gouvernement chypriote de la vente d’une partie de ses réserves d’or afin de financer son plan de sauvetage. Une décision qui pourrait faire "jurisprudence" pour les pays endettés qui détiennent de grosses réserves d’or, comme le Portugal ou l’Italie. Une perspective qui inquiète les marchés.
  • La publication des dernières statistiques de la croissance chinoise, plus faible que prévue au premier trimestre et qui a entraîné une baisse des cours des matières premières.
  • L’anticipation du marché sur la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui devrait s’infléchir d’ici à la fin de l’année. La Fed risque de réduire ses injections de liquidités sur les marchés qui étaient l’un des moteurs de la hausse du métal jaune ses derniers mois.
  • La note des analystes de Goldman-Sachs montrant que l’injection massive de liquidité sur le marché n’est pas un facteur d’inflation, comme beaucoup d’économistes le pensaient jusqu’à maintenant. En effet, tout dépend des conditions de marché ! L’atonie de la croissance actuelle compensant largement ces injections de liquidités. L’investissement sur l’OR, comme arme anti-inflation, devient donc inutile.

La séance de lundi a aussi été une journée historique en termes de participation avec plus de 620.000 échanges sur le contrat de référence de juin ce qui n’était pas arrivé depuis le 31 décembre 1974.

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