Croissance : les prévisions du gouvernement déjà mises à mal ?

Le Haut Conseil des finances publiques a donné son premier avis hier sur les prévisions de croissance du gouvernement qui seront publiées aujourd’hui. Un avis perplexe sur le chiffre de 1,2 % de croissance attendue en 2014...

mercredi 17 avril 2013, par Jérémie G.

Croissance : pas encore publiées les prévisions du gouvernement sont déjà critiquées...

Alors que le gouvernement s’apprête à dévoiler son programme de stabilité lors du conseil des ministres de ce mercredi, le Haut Conseil des finances publiques a d’ores et déjà entamé la confiance de l’exécutif.

Hier, ceux qui doutaient encore de l’indépendance du Haut Conseil des finances publiques ont été rassurés en voyant la publication de son premier avis sur le scénario macroéconomique du gouvernement.

"Un léger recul du PIB en 2013 et une croissance sensiblement inférieure à 1,2 % en 2014 ne peuvent pas être exclus", écrit Haut Conseil. Un avis qui tranche avec les 0,1 % de croissance en 2013 et 1,2 % en 2014 que le gouvernement devrait annoncer en fin de matinée.

Des doutes qui se basent notamment sur la prévision du FMI qui table sur un léger recul du PIB en 2013 (-0,1 %) et une croissance de 0,9 % en 2014.

Par ailleurs, le Haut Conseil a souligné que la prévision d’une hausse du PIB de 2% par an à partir de 2015 était "incertaine" car il existe "un certain nombre de fragilités" dans le scénario du gouvernement.

Croissance : une demande en berne ?

L’avis met notamment en avant que "les tensions au sein de la zone euro ne peuvent être considérées comme résorbées" et que les ajustements budgétaires "sont loin d’être achevés".

Deux éléments qui vont continuer à peser sur la demande internationale. La reprise des exportations pourrait donc être limitée, d’autant que de leurs côtés les pays du sud de l’Europe ont amorcés des efforts "pour restaurer leur compétitivité-prix".

Pour la demande intérieure, le Haut Conseil rappelle que l’investissement des entreprises "reste conditionnée à l’amélioration des perspectives d’activité", alors que la consommation des ménages devrait être bridée par les "craintes liées à l’augmentation du chômage et la persistance de la crise" , "un éventuel retournement du marché de l’immobilier" ou "la perspective de nouvelles hausses de prélèvements obligatoires prévues en 2014". Autant d’éléments qui pourraient inciter les ménages à épargner et donc limiter leur consommation.

Le ministre de l’Economie et des Finances, Pierre Moscovici a pris acte de cet avis mais a maintenu les prévisions initiales de Bercy. "Compte tenu de l’ampleur des réformes engagées, se fixer un objectif de croissance plus prudent en 2014 ne serait pas justifié", a-t-il expliqué, rappelant que le scénario du gouvernement est en adéquation avec les prévisions de croissance de Bruxelles pour l’Hexagone.

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