Un promoteur immobilier en liquidation judiciaire : des centaines de victimes

Un promoteur immobilier alsacien, Brun Habitat, aété placé en liquidation judiciaire après plusieurs plaintes d’entreprises et d’accédants à la propriété qui s’estimaient spoliés

STRASBOURG, 21 août 2008 (AFP)

jeudi 21 août 2008, par AFP

Un promoteur immobilier alsacien, Brun Habitat, aété placé en liquidation judiciaire après plusieurs plaintes d’entreprises et d’accédants à la propriété qui s’estimaient spoliés, a-t-on appris jeudi de source judiciaire à Strasbourg.

Après une rapide enquête qui a démontré que Brun Habitat n’était plus en mesure de faireface à ses obligations, le parquet a saisi la 1ère chambre commerciale qui a prononcé la liquidation judiciaire immédiate et désigné deux liquidateurs. Ces derniers devront déterminer l’étendue des dégâts ainsi que les contours juridiques du groupe autour duquel le promoteur a créé une myriade de sociétés civiles immobilières (SCI).

Selon un acquéreur malheureux, Bernard Blaizeau, qui a porté plainte avec une dizaine de copropriétaires pour "abus de confiance", "plus d’une centaine de familles" sont victimes dans le Bas-Rhin et le Haut-Rhin du promoteur Antoine Brunet de son épouse, commerciale dans la société.

Il s’agit de petites résidences ou immeubles comportant chacun une douzaine d’appartements vendus en copropriétés, a-t-il indiqué.

"Une dizaine de chantiers sont paralysés depuis plusieurs mois, il y a aussi des malfaçons et des entreprises non payées", a précisé M. Blaizeau à l’AFP.

Selon lui, certains acquéreurs, des jeunes couples ou des personnes âgées, sont "au bord du gouffre", dans une grande détresse morale et financière.

M. Blaizeau, qui a dû payer par contrat 80% de son appartement alors que seulement 55% étaient construits, dénonce aussi les lacunes de la loi VEFA (vente en l’état futur), aussi appelée vente sur plan, "face à d’éventuels promoteurs véreux".

"Nous sommes pris dans la nasse, la loi nous oblige à payer des appels de fonds à fonds perdus,il n’y a pas de contrôle sur les travaux réellement réalisés", s’est-il plaint.

Les acquéreurs qui s’estiment spoliés ont l’intention de manifester leur mécontentement prochainement devant les locaux du promoteur à Strasbourg.

M. Brun, en congé jusqu’au 1er septembre, n’est pas joignable, a indiqué son secrétariat téléphonique.

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