Société Générale ne connaît pas la crise !

Société générale : Les dirigeants de la société Générale renoncent à excercer leurs stock-options maintenant, devant l’incompréhension la plus totale de l’opinion... En effet, la Société Générale bénéficie du plan de soutien de l’Etat pour les banques, le monde de la finance continuerait-il de marcher sur la tête ?

lundi 23 mars 2009, par FranceTransactions.com

Des dizaines de milliers de stock-options ont été octroyé à plusieurs dirigeants de la Société Générale. Cette décision suscite l’indignation et l’incompréhension de classe politique qui demande des explications.

"Ce type d’attribution de stock-options en ce moment me paraît un peu contradictoire avec le code de gouvernance qui a été proposé par le MEDEF et l’AFEP, code qui avait été validé par 94% des entreprises, prévoit notamment qu’on tienne compte de l’environnement économique du moment et de l’ensemble des salariés". a souligné Luc Chatel, le porte-parole du gouvernement.

Il semble effectivement que le directoire de la Société Générale ne soit pas touché par la crise actuelle et que l’ affaire Kerviel semble déjà bien loin ! Une manœuvre indécente pour beaucoup qui relance encore le débat sur les inégalités dans le comportement des entreprises.

Les stock-options permettent de rémunérer les cadres d’une entreprise selon le résultat de cette dernière. Une stock-option est une option d’achat de l’action de la société à un cours donné (prix d’exercice). Cet achat ne peut s’effectuer que dans une fénêtre de temps donné (de 3 à 7 ans par exemple). A titre d’exemple, une stock-option à prix d’exercice 20 euros permet d’acheter une action de la société Générale à 20 euros. Si cette dernière vaut alors 32 euros 5 années plus tard, le dirigeant exerce alors ses stock-options et empoche directement la différence soit 12 euros. Si la société va mal, son cours de bourse baisse, le dirigeant n’empoche rien... et ses stock-options ne valent rien.

De toute évidence, l’année 2008 ne devrait pas donner lieu à l’attribution de nouvelles stock-options dans les banques, compte-tenu des événements passés courant octobre. Même bénéficiaire, la Société Générale ayant profité de l’aide de l’Etat dans le cadre du plan de soutien aux banques, il serait immoral que les cadres dirigeants de l’entreprise soient récompensés par cette performance pour le moins médiocre.

Mises en place pour attirer les meilleurs, les stock-options permettent également de fidéliser les cadres. Si un cadre change de société avant la date d’exercice de ses stock-options, il les perd, tout simplement.

Les stock-options sont des instruments de rémunération à long terme (de 3 à 5 ans), car elles ne sont pas exerçables de suite. De fait, les stock-options exerçables maintenant par les dirigeants de la Société Générale sont celles des années passés. La polémique actuelle tourne autour de l’exercice de ces stock-options attribuées plusieurs années auparavant.

En signe d’apaisement, les dirigeants de la Société Générale aurait donc renoncé à exercer maintenant leur stock-options, mais ils devraient donc le faire soit l’an prochain, soit dans deux ans, en attendant des jours meilleurs. En cas d’attribution de nouvelles stock-options, compte-tenu des événements passés, on pourrait alors considérer que rien n’est réglé dans le monde de la finance... Le bon sens n’est plus de ce monde.

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