Banques : les Français sont largement mécontents...
Banques et usagers : la relation de confiance n’existe plus. Fatigués des frais bancaires obscurs, tarifs complexes, packs n’incluant qu’une partie des services, les usagers hésitent encore à changer de banque...une attitude qui pourrait changer prochainement.
mercredi 4 avril 2007
Les Français n’ont pas confiance en leur banque
D’après un sondage exclusif de LH2 pour le quotidien Le Parisien, plus de 80% des Français pensent que les banques placent leurs intérêts avant les leurs. Plus fort, 90% des français souhaitent pouvoir lancer des class action contre leurs banques.
Au final, 9 Français sur 10 exigent des améliorations. Bref, le désaveu est terrible. Il se traduit d’ailleurs concrètement dans le nombre de litiges entre les deux parties : 26% des sondés ont déjà eu maille à partir avec leur agence.
Bénéfices des banques contre frais pour les usagers
Les banques publient régulièrement des bénéfices tout à fait considérables, alors que leurs usagers paient des frais de plus en plus difficiles à maîtriser... le divorce ne pouvait que se produire, l’impression de vache à lait est trop forte, même si cela n’est pas toujours justifié.
Manque de clareté des tarifs, facturation au prix fort du moindre découvert, toute opération bancaire est devenue une source de plus-value pour les banques... Les packs bancaires, les opérations hors forfait, les usagers ne savent pas combien leur coûte leur banque à l’année... une amélioration qui serait pourtant bien utile, ne serait-ce que pour pouvoir comparer.
A cela s’ajoute les profits que font les banques sur les dates de valeurs... Imaginez, vous versez sur votre livret épargne le 3 du mois, les intérêts ne seront calculés qu’à partir de la quinzaine de jours suivante, soit le 16 du mois... et pendant ce temps, qui profite du placement ? c’est votre banque ! A quand la rémunération au jour le jour des livrets bancaires ?
Banques : à trop négocier, la méfiance s’installe
Qui n’a jamais négocié des frais (prêt immobilier, facturation) auprès de sa banque ? En l’occurence, ceux qui ne le font pas, ont tort, car, pour un client solvable, tout est négociable auprès de sa banque...de la carte bancaire, aux frais de dossier, à la facturation des opérations peu habituelles... les ristournes commerciales se pratiquent largement. Les perdants sont ceux qui ne demandent pas.
Comment garder une confiance totale en sa banque avec cet état d’esprit : si vous ne négociez pas vous paierez le prix fort. Nous devons changer notre état d’esprit, face à notre banquier, c’est un commercial, comme les autres. Choisir sa banque, c’est comme choisir une voiture, vous avez le prix catalogue, que très peu de personne paie, et le prix pratiqué... Ne pourrait-on pas faire que cela soit un peu plus simple ? Ne pourrait-on pas obtenir directement une offre de prêt immobilier directement au taux du marché, sans avoir à revenir voir son banquier avec une copie de la pseudo-comparaison des taux de sites tels que meilleurtaux.com au autres ?
Le modèle bancaire français a changé, fini le chargé de compte qui vous suivait pendant 20 ans. Maintenant, votre nouvel agent commercial en charge de votre dossier change souvent, il ne vous connaît pas, et vous ne le connaissez pas... donc à chaque prêt, c’est reparti pour une nouvelle négociation... pourquoi ne pas autant changer de banque à chaque besoin ? Car tout simplement, la clôture de compte est un enfer.
Banques et clôture de compte :
Demandez autour de vous, qui n’a jamais eu des soucis avec sa banque, qui n’a jamais souhaité en changer. Qui l’a fait réellement ? Une fois que vos prélèvements sont en place, changer de coordonnées bancaires est une opération lourde, souvent effectuée dans le cadre d’un déménagement, un changement de vie.
Les présidentiables timides face aux banques
Même si Mme Royal, en cette période d’élections, tente de jeter des pistes d’améliorations, les usagers ne sont pas dupes. Les dernières avancées en la matière montrent bien que la chose ne sera pas si aisée... Ainsi la dernière loi votée en la matière en février, visant à limiter les frais bancaires en cas d’impayé, n’est toujours pas applicable...faute de décret d’application. Les paroles sont vite dîtes, mais les actions tardent à venir.
Banques : le divorce impossible...
Si les usagers sont généralement mécontents de leur banque, ils font le plus souvent avec, car peu sont convaincus que l’herbe sera réellement plus verte dans le pré d’à côté... le mécontentement est généralisé.
Par ailleurs, comment comparer les tarifs et les services ? Quand souvent deux banques du même réseau ne proposent pas les mêmes niveaux de frais... c’est mission impossible. Alors pour l’instant les usagers ne changent que rarement de banque (seulement 30% des usages, alors que 90% d’entre eux sont mécontents...). Le divorce complet est impossible pour l’instant... mais clairement, les usagers attendent que la situation s’éclaircisse pour faire jouer la concurrence.
L’enjeu des banques sera sans doute de re-conquérir la confiance de leurs clients, avant que les usagers, changent d’optique sur le monde bancaire et n’hésitent plus à faire jouer la concurrence en changeant de banque plus fréquemment.
DL