Crise financière : L’Union Européenne se dirige vers un premier défaut de paiement
La Grèce se dirigeait vendredi vers le tout premier défaut de paiement de l’histoire de l’Union monétaire, un pari risqué auquel l’Europe s’est résignée lors de son sommet dans l’espoir de faire rebondir le pays surendetté en lui évitant une faillite totale.
vendredi 22 juillet 2011, par Denis Lapalus (avec AFP)
Dette souveraine : Vers un premier défaut de paiement dans la zone Euro
La Grèce se dirigeait vendredi vers le tout premier défaut de paiement de l’histoire de l’Union monétaire, un pari risqué auquel l’Europe s’est résignée lors de son sommet dans l’espoir de faire rebondir le pays surendetté en lui évitant une faillite totale
L’agence de notation Fitch, l’une des trois grandes à faire la pluie et le beau temps sur les marchés, a annoncé son intention de placer en défaut partiel la Grèce, au lendemain d’un nouveau plan d’aide européen de près de 160 milliards d’euros décidé par les dirigeants de la zone euro et les banques.
Cette sanction était attendue, compte tenu des modalités retenues dans le plan : sur l’insistance de l’Allemagne, il a été demandé aux créanciers privés d’Athènes de mettre la main au portefeuille en acceptant de facto de ne pas récupérer l’intégralité des prêts consentis au pays.
En moyenne, ils ont accepté une perte de 21% sur la valeur actuelle des prêts, qui prendra la forme de rachat d’obligations à des prix cassés ou d’échange de leurs titres pour des obligations à beaucoup plus long terme.
En conséquence, Fitch a estimé qu’Athènes fera défaut sur une partie de ses obligations.
Néanmoins, sur le fond, "les engagements pris par les leaders de la zone euro (...) représentent une avancée importante et positive vers la stabilité financière dans la zone euro", a-t-elle commenté.
Les dirigeants de la zone euro s’attendent à ce que les autres agences de notation parviennent au même verdict. Moody’s a fait savoir qu’elle "fera un commentaire en temps utile sur toute implication possible sur la dette".
Dettes des Etats : L’effet domino pointe le bout de son nez !
Le défaut de paiement partiel de la Grèce n’est pas un fait financier important. L’effet le plus grave est indirect : il s’agit d’un premier défaut de paiement ouvrant la voie à de nombreux autres. Il est grand temps que l’union financière européenne se construise, afin de palier aux divergences politiques. Tout malheur a de bonnes choses, les difficultés financières de la Grèce auront sans doute permis de faire démarrer la mise en place du fonds monétaire européen, il fallait bien la quasi-faillite d’un Etat membre pour en arriver là.