Dette américaine : Le nouveau casse tête de la finance internationale

Le problème de la dette américaine fait la une de tous les journaux depuis plusieurs jours. Résumé et explications des mécanismes en jeu dans cette affaire...

jeudi 28 juillet 2011, par Jérémie G.

Dette américaine : que se passe t’il ?

Depuis maintenant quelques semaines, le problème de la dette américaine défraye la chronique. Si cette question était au second plan avant le "règlement" de la question de la dette grecque, elle est aujourd’hui en tête d’affiche des inquiétudes de la finance internationale.

Avec l’approche de la date "butoir" du 2 août, où les Etats-Unis devraient atteindre le plafond autorisé de leur dette, les marchés financiers sont très tendus.

En effet, si la morosité des Bourses à travers le monde avait été remplacée il y a quelques jours par une certaine euphorie, après l’annonce du nouveau plan d’aide à la Grèce au sommet européen de Bruxelles, celle-ci a été de courte durée face au problème pressant de la dette américaine.

Dette américaine : quel est le problème ?

Concrêtement, le problème de la dette américaine est simple. Les Etats-Unis ont fixé un plafond au-delà duquel le pays n’a plus le droit d’emprunter (le but étant évidemment d’obliger les différents gouvernements à lutter contre l’explosion du déficit budgétaire), le 2 août, ce plafond (14.300 milliards de dollars) sera atteint et les Etats-Unis ne pourront donc plus emprunter.

Si aucun accord n’est trouvé d’ici là entre Démocrates et Républicains au Congrès, les Etats-Unis se retrouveront en défaut de paiement et ne pourront plus assurer le remboursement de certains emprunts, le paiement de certaines pensions ou prestations sociales ( medicare, medicaid, chômage, pension des vétérans... etc)..... c’est du moins ce qu’on entend depuis plusieurs jours maintenant.

Cependant, les experts de Wall Street énoncent une vérité différente, selon eux, Washington pourrait encore fonctionner au moins jusqu’au 15 août.

"Le premier risque d’un défaut est le 15 août (...), le cash ne sera pas un problème dans l’immédiat ", assure Ward McCarthy, économiste à Jefferies & Co.

Des déclarations qui viennent renforcer l’idée que les Etats-Unis seront en mesure de payer les 23 milliards de dollars de prestations sociales dût le 3 août et de racheter les 90 milliards de dollars d’obligations du Trésor qui viennent à échéance le 4 août.

Pour ces experts, le véritable problème devrait intervenir le 15 août, date à laquelle Washington devra débourser 41 milliards de dollars, dont 30 milliards pour payer les intérêts de la dette.

Une seule solution donc : "wait and see" !

Défaut de paiement, et alors ?

Si les Etats-Unis se retrouvent véritablement en défaut de paiement, "les répercussions sur l’économie mondiale pourrait être majeures".

Cette phrase aux accents apocalyptiques qu’on entend maintenant de manière récurrente un peu partout n’est cependant pas si absurde que cela, explications....

En effet, les risques d’un défaut de paiement des Etats-Unis pourrait avoir des conséquences dramatiques pour l’économie internationale puisque les économies du monde entier sont aujourd’hui très interdépendantes.

Chaque banque centrale détient à l’heure actuelle des titres de dette de plusieurs pays différents et notamment des Etats-Unis. De la même manière, des banques privées détiennent elles aussi des obligations d’Etats.
Globalement, les obligations d’Etats sont très souvent utilisées par les investisseurs pour diversifier leurs portefeuilles et surtout pour en atténuer les risques avec des produits considérés comme "sûrs".

Le risque qui peut alors exister est à peu près identique à celui de la dette grecque, c’est à dire celui d’une contagion au reste de l’économie via des défauts de paiement en chaîne, la faillite de certains investisseurs, voir d’un défaut de certaines banques.

La menace est donc bien réelle mais dépend de la participation des différents acteurs économiques à la dette américaine.

En attendant, si des agences de notation comme Moody’s ont placé l’économie américaine sous surveillance, celle-ci est toujours considérée comme l’une des plus solvable au monde alors même qu’elle est à quelques jours d’une catastrophe annoncée, la Grèce dans une situation "semblable" n’avait pas eu cette chance.

Tous droits réservés © FranceTransactions.Com, 2001-2025