Plan d’austérité : Les ménages français passent à la caisse !

Jeudi 8 septembre le plan de rigueur a été entériné par le sénat. Initialement annoncé comme un effort équitable entre les ménages et les entreprises, l’addition semble finalement un peu différente. Explications...

vendredi 9 septembre 2011, par Jérémie G.

Plan d’austérité : une répartition pas si équitable...

« Un effort équitablement réparti entre les entreprises et entre les ménages », c’est en ces termes que Valérie Pécresse avait qualifié le plan de rigueur lors de l’examen du collectif budgétaire au parlement.

Pourtant, après avoir été adopté à l’assemblée nationale mercredi et par le sénat jeudi, le plan Fillon ne semble pas si équilibré que cela.

En effet, le plan de rigueur présenté par le premier ministre le 24 août et qui devrait rapporter à la France 12 milliards d’euros d’ici à la fin 2012 pèserait en fait deux fois plus sur les ménages que les entreprises.

De plus, l’effort consentit par les ménages devait avant tout être supporté par les ménages les plus aisés. Or, la taxe exceptionnelle sur "les riches" ne devrait finalement rapporter que 200 millions d’euros. Une somme bien maigre quand on la compare aux 600 millions d’euros que les plus fortunés ont économisés chaque année grâce au bouclier fiscal depuis 4 ans, soit 2,4 milliards d’euros.
On comprend alors tout de suite pourquoi juste après l’annonce du plan de rigueur, certains observateurs criaient à la mesure politicienne plus qu’économique.

Plan d’austérité : la santé en première ligne

C’est notamment la suppression de l’exonération partielle de la taxation des contrats complémentaires santé "solidaires et responsables" qui est pointée du doigt. Présentée par le gouvernement comme une mesure pesant sur les entreprises, celle-ci devrait au contraire être supportée par les ménages puisque les mutuelles vont vraisemblablement, comme toute entreprise normale, répercuter cette hausse des taxes sur leurs prix avant tout.

Le ministre de la Santé Xavier Bertrand s’en défendait pourtant sur RTL, jugeant que grâce à des dépenses de santé plus faibles, les mutuelles devraient éviter d’augmenter leurs tarifs. Une déclaration qui en fait sourire plus d’un, car si l’histoire des entreprises nous a appris une chose en matière de hausse de la fiscalité, c’est bien que la première soupape d’ajustement c’est les prix.

Pour rappel, ces contrats d’assurance santé représentent aujourd’hui la quasi-totalité des mutuelles en France.

Enfin, les augmentations de prix sur les alcools forts, le tabac et les boissons sucrées toucheront évidemment de plein fouet les ménages qui supporteraient donc au final les deux-tiers du plan de rigueur contre un tiers pour les entreprises. On est donc bien loin de l’équilibre annoncé....

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