Un an ferme requis contre une comptable pour avoir détourné plus de 3 millions d’euros
Une peine de deux ans de prison, dont un avec sursis, aété requise vendredi devant le tribunal correctionnel de Lyon à l’encontre d’une comptable soupçonnée d’avoir détourné plus de trois millions d’euros en cinq ans.
vendredi 19 janvier 2018, par FranceTransactions.com (avec AFP)
Un an ferme requis contre une comptable pour avoir détourné plus de 3 millions d’euros
Ancienne responsable comptable d’une entreprise de Villeurbanne, cette mère de famille de 44 ans a reconnu à la barreavoir établi, entre 2011 et 2016, 40 faux avoirs pour des clients, de plusieurs dizaines de milliers d’euros chacun, dont les virements allaient ensuite sur ses comptes personnels.
Au total, le préjudice s’élève à plus de 3,2 millions d’euros.
La société, un fabriquant desstructures métalliques, avait découvert les faits début 2017, quelques mois après la démission de sa salariée.
Estimant avoir été emportée dans une "spirale" qui lui procurait un "sentiment de confort", la quadragénaire s’est dite "enfermée" dans sa situation.
Jamaiscondamnée, elle avait usé en 1998 du même procédé chez un précédent employeur, qu’elle avait remboursé.
Soulignant que sa cliente n’avait "pas cherché à échapper à sa responsabilité", son avocate, Me Valérie Saniossian, s’est interrogée sur la "facilité" avec laquelle celle-ci avait pu commettre ces infractions.
Le mari de la prévenue, ancien ingénieur commercial de 54 ans, poursuivi lui pour non-justification de ressources, s’est vu réclamer un an de prison, dont la moitié assortie du sursis.
Il s’est défendu de connaître l’origine des fonds, étant "complètement étranger à tout ce qui était la gestion comptable et administrative du foyer".
Le couple, parent de deux enfants, ne connaissait pas de problème financier.
Le procureur a reproché à l’époux ses "réponses évasives" sur le train de vie dispendieux du couple, qui gagnait des revenus "déjà confortables".
Pour son avocat, Me Yves Sauvayre, le père de famille a été "peu regardant et s’est inscrit dans une inconscience confortable qui n’est pas une culpabilité".
Lors de leur interpellation en juin, les enquêteurs avaient notamment saisi, en plus des comptes bancaires et des assurances-vie du couple, quatre véhicules et des sacs à main de marques "par dizaines".
L’entreprise a réclamé notamment le remboursement des sommes détournées et 50.000 euros au titre de son préjudice moral.
Le jugement a été mis en délibéré au 2 février.