Notifications FranceTransactions.com
Pour ne rien rater de l'actualité des placements épargne, inscrivez-vous à nos notifications.

Le passage par le médiateur ne doit pas faire obstacle à la saisine du juge

Publié le  à 0 h 0

⚠️ Attention, cet article a été archivé. Les informations contenues dans cet article ne sont probablement plus à jour.

🌞 Super livret

Annonce

🏆 Épargne sans risque à 5 %

Sans changer de banque, le compte épargne Rentabilis proposé par Monabanq (Groupe Crédit Mutuel Alliance Fédérale) est sans contrainte. Totalement gratuit. Le taux boosté proposé est de 5 % brut durant 3 mois, jusqu’à 150.000 € de dépôt. Le taux standard est de 2 % brut. Totale liberté pour votre capital. Calcul des intérêts au jour le jour. Souscription en ligne.

La voix de son maître

En France, la loi de modernisation de la justice du XXIe siècle (article 4) inter­dit désormais au ­consommateur mécontent d’assigner un professionnel en justice sans passer au préalable par un médiateur. Est-ce légitime ? Un tribunal italien vient de poser la question à la Cour de justice de l’Union européenne.

Le 15 juin 2015, la Banco Popolare obtient, par la voie judiciaire, une ordonnance d’injonction de payer à l’encontre de deux de ses clients, Livio Menini et Maria Antonia Rampanelli. Ces derniers tentent de s’y opposer, et le tribunal de Vérone sursoit à statuer, le temps que la Cour de justice de l’Union européenne l’éclaire sur la réponse à donner.

En principe, le recours de M. Menini et de Mme Rampanelli n’est en effet pas recevable, du fait que ces derniers n’ont pas engagé, au préalable, de procédure de médiation, comme l’impose un décret de 2010. Ce décret prévoit un système de médiation obligatoire pour les seuls litiges de consommation qui portent sur des contrats bancaires ou financiers ou sur des contrats d’assurance. Il prévoit aussi que les parties doivent être assistées d’un avocat pendant la procédure. Et que le consommateur ne peut se retirer « sans juste motif », faute de quoi il sera sanctionné dans le cadre de la procédure judiciaire ultérieure.
.
.
« A titre volontaire »

Néanmoins, le tribunal de Vérone considère que le litige relève aussi du champ de la directive 2013/11/UE du 21 mai 2013, relative au règlement extrajudiciaire des litiges de consommation, qui s’applique aux plaintes introduites par des consommateurs contre des professionnels. Or cette directive, qui impose au professionnel d’organiser une procédure de médiation, ne rend pas cette médiation obligatoire pour le consommateur.

Le tribunal demande si la directive de 2013 s’oppose à la réglementation italienne. La Cour constate, comme son avocat général, que l’article 1er de cette directive est ambigu. Sa première phrase dit qu’elle a pour objectif d’assurer « un niveau élevé de protection des consommateurs », en faisant en sorte qu’ils puissent, « à titre volontaire, introduire des plaintes contre des professionnels auprès d’entités appliquant des procédures de règlement extrajudiciaire des litiges indépendantes, impartiales, transparentes, efficaces, rapides et équitables« .
Sa seconde phrase dit qu’elle s’impose « sans préjudice » [c’est-à-dire sans toucher à…] « d’une législation nationale rendant obligatoire la participation à de telles procédures, pour autant qu’une telle législation n’empêche pas les parties d’exercer leur droit d’accès à la justice ». 

La Cour se demande ce que signifient les termes « à titre volontaire » de la première phrase : la réponse figure dans le considérant 13 de la directive de 2008, sur certains aspects de la médiation en matière civile et commerciale : « La médiation prévue par la présente directive devrait être un processus volontaire en ce sens que les parties elles-mêmes sont responsables du processus et peuvent l’organiser comme elles l’entendent et y mettre un terme à tout moment. »
.
.
Six conditions 

La Cour juge donc que « le caractère volontaire de la médiation réside non pas dans la liberté des parties de recourir ou non à ce processus, mais dans le fait que les parties elles-mêmes sont responsables du processus et peuvent l’organiser comme elles l’entendent et y mettre un terme à tout moment ». Dès lors, conclut-elle, « ce qui importe, c’est non pas le caractère obligatoire ou facultatif du système de médiation, mais le fait que le droit d’accès à la justice des parties soit préservé ».

La Cour juge que le droit d’accès à la justice n’est préservé que si les six conditions suivantes sont réunies :
1-la médiation n’aboutit pas à une décision contraignante pour les parties
2-elle n’entraîne pas de retard substantiel pour l’introduction d’un recours juridictionnel
3-elle suspend la prescription des droits concernés
4-* elle ne génère pas de frais importants pour les parties
5-* elle n’est pas accessible par la seule voie électronique
6-* elle n’empêche pas l’octroi de mesures provisoires dans des cas exceptionnels où l’urgence l’impose.

C’est à la juridiction nationale qu’il appartient de vérifier que ces conditions sont respectées.

Mais la Cour juge que la législation nationale ne peut exiger que le consommateur qui prend part à une procédure de médiation soit assisté d’un avocat ou qu’il ne puisse se retirer que s’il démontre l’existence d’un « juste motif ».

Quelles que soient les garanties imposées par la Cour de justice, le passage imposé par un médiateur a de quoi inquiéter le consommateur. Il peut en effet craindre qu’un médiateur ne soit que ‘‘la voix de son maître » (le service client de l’entreprise) ou qu’il ne soit pas suffisamment compétent. Lire à ce sujet l’article de Sosconso La SNCF rembourse un voyageur indûment sanctionné ou la chronique Compte joint et couple disjoint (abonnés).

Pour vous faire une idée de leurs activités, vous pouvez lire ci-dessous : 
le rapport du médiateur national de l’énergie
– le rapport de la médiatrice de l’Autorité des marchés financiers
– le rapport du médiateur des assurances
– le rapport du médiateur du tourisme et du voyage
.
.
.
D’autres articles de Sosconso : Une voiture de collection n’est pas une voiture normale

ou Le père qui se radicalise perd son droit de visite

ou Elle révoque un testament qui révoquait le précédent

ou Pas de prescription pour la facture du généalogiste

ou Il achète un faux sur eBay

ou Les squatteurs du 69 rue de Sèvres condamnés à payer 90 000 euros

ou Il détourne 195 000 euros en piratant des box SFR

ou Constat d’accident : il « semblait » à l’arrêt ou il « était » à l’arrêt ?

ou Il demande la francisation de son nom, puis change d’avis

ou Pour ou contre l’ascenseur dans l’immeuble Second Empire ?

ou Elle ne veut pas être enterrée avec sa belle-mère


ou Doit-on subir l’odeur du fumier à la campagne ?


ou Elle saute du taxi lancé sur l’autoroute

Il laisse traîner sa carte bancaire et son code secret

Il épouse la fille de sa compagne : mariage de façade ?

ou Quand un avocat tente d’escroquer son confrère

ou Pour le juge du divorce, le Brexit n’est pas un « fait nouveau »

ou Le notaire doit vérifier que le vendeur n’est pas en liquidation judiciaire

ou Indemnisation aérienne : 5 ans pour réclamer


ou Les locataires d’Airbnb dévalisent l’appartement et chronique Quand les «  invités  » d’Airbnb dévalisent l’appartement

📧 Newsletter FranceTransactions.com

👉 Abonnez vous à notre lettre quotidienne. Plus de 90.000 lecteurs font confiance à la newsletter de FranceTransactions.com pour mieux être informés sur l’épargne et les placements. Lettre gratuite, sans engagement, sans spam, dont le lien de désabonnement est présent sur chaque envoi en bas du courriel. Recevez tous les jours, dès 9 heures du matin, les infos qui comptent pour votre épargne.

Une question, un commentaire?

💬 Réagir à cet article Le passage par le médiateur ne Publiez votre commentaire ou posez votre question...

Le passage par le médiateur ne doit pas faire... : à lire également

Revue de presse

Ce qui change au 1er mai 2024

Ce qui change au 1er mai 2024. MaPrimeRénov : l’obligation de fournir un diagnostic de performance énergétique (DPE) est supprimée. 📌 Impôt 2024, dates clés pour la déclaration de vos revenus 2023. (...)

Revue de presse

Ce qui change au 1er avril 2024

Ce qui change au 1er mai 2024. 📅 Calendrier fiscal 2024. Chèque énergie 2024 : conditions, dates d’envoi, montants, de 48 à 277 euros versés à partir de ce mardi 2 avril 2024. AGIRC-ARRCO : 700.000 (...)