Les risques de corrections des marchés boursiers resteront forts en 2025 et en 2026
Après une vague de faiblesse en avril 2025, trop rapidement corrigée depuis, les marchés actions devraient rester sous tension jusqu’en 2026. Détails.
vendredi 4 juillet 2025, par Denis Lapalus
L’évolution des risques sur les marchés financiers est un sujet complexe et dynamique, qui mérite une analyse approfondie. L’AMF a publié début juillet 2025 sa mise à jour de ses évaluations des risques portant sur les marchés boursiers. La volatilité sur les marchés actions devrait rester élevée sur le second semestre 2025 tout comme en 2026.
Un contexte mondial perturbé
Dans un contexte mondial marqué par des conflits et des tensions commerciales dont l’évolution pourrait peser sur les perspectives de croissance, l’Autorité des marchés financiers (AMF) constate la bonne résilience des marchés. Elle observe toutefois une volatilité accrue sur l’ensemble des classes d’actifs, qui pourrait perdurer dans les mois à venir.
À l’occasion de son exercice annuel de cartographie des risques et des marchés, l’AMF fait le constat d’une augmentation des risques de marché tout en soulignant la résilience des marchés financiers. Depuis le début de l’année 2025, les incertitudes liées à la politique économique et commerciale américaine, ainsi qu’au regain des tensions géopolitiques dans plusieurs régions du monde, pèsent sur les prévisions de croissance mondiale. Au printemps 2025, le Fonds monétaire international a ainsi revu à la baisse ses anticipations de croissance pour les États-Unis à 1,8 % et à 1 % celle de la zone euro.
Risques importants de corrections sur les marchés actions
Après la correction intervenue en avril 2025, les marchés d’actions ont rebondi et certains (DAX, FTSE MIB) ont même dépassé leurs plus hauts historiques dès le mois suivant. Aux États-Unis, où les bénéfices trimestriels des sociétés sont restés très bien orientés au premier trimestre, le S&P 500 et l’indice Nasdaq ont retrouvé fin mai leur niveau du début d’année. Quant à l’indice CAC 40, il affichait sur la même période une progression de 5 %, loin toutefois des gains enregistrés par les principaux indices européens (+ 20 % pour le DAX, + 10 % pour l’Eurostoxx 50). En Europe, la surperformance des valeurs cycliques par rapport aux valeurs défensives s’est amplifiée depuis le début de l’année 2025, malgré les révisions à la baisse des prévisions de croissance et des bénéfices des sociétés.
Par ailleurs, aux États-Unis et, dans une moindre mesure en Europe, les primes de risque actions se situaient toujours des niveaux historiquement faibles en juin 202517, ce qui suggère une faible aversion au risque des investisseurs (Graphique 28).
Alors que les risques géopolitiques et l’incertitude économique apparaissent extrêmement élevés, le risque d’une nouvelle correction boursière est fort, notamment si l’ampleur du ralentissement économique devait s’avérer plus importante que prévue. La forte concentration des performances boursières sur quelques sociétés, observée tant en Europe qu’aux États-Unis, accroît par ailleurs la vulnérabilité du marché à la réalisation de scénarios défavorables (extension de conflits régionaux, escalade de la guerre commerciale, révisions à la baisse des perspectives de croissance, etc.) et à des risques idiosyncratiques.
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Enfin, le risque de maintien de tensions sur les taux d’intérêt à long terme ou leur augmentation, en particulier aux États-Unis, pourrait se traduire par un report des investisseurs vers des placements sans risques, au détriment des actions, mais également des titres obligataires. Ce phénomène pourrait aussi s’observer en Europe via des effets de contagion.