CrowdFunding : le gouvernement booste le secteur, pour une prise de risque maximale

Pas de succès économiques sans prise de risques, mais jusqu’où faut-il aller ? Le gouvernement s’apprête à sérieusement renforcer le développement du financement participatif. Les entreprises pourront dorénavant lever jusqu’à 2.5 millions d’euros au lieu de 1 million d’€ maximum auparavant... D’autres mesures suivent.

mercredi 30 mars 2016, par Denis Lapalus

Il faut battre le fer pendant qu’il est chaud !Tant que les particuliers ne sont pas encore trop échaudés par les déconvenues financières de ces sociétés ne trouvant pas de financement auprès des banques, autant en profiter !

Lever 2.5 millions d’euros auprès des particuliers sera possible

Le gouvernement entend bien surfer sur la tendance actuelle. Les particuliers semblent ouverts à financer les entreprises prometteuses, ou pas. Ces dernières pourront dorénavant lever auprès des particuliers pas moins de 2.5 millions d’euros sans avoir à déposer un prospectus détaillé visé par l’AMF.

«  Nous espérons que cela aidera les conseillers en investissement participatif (CIP) à satisfaire la demande d’entreprises plus matures ou de secteurs comme les énergies renouvelables qui nécessitent des montants de fonds propres parfois plus importants  », a précisé Emmanuel Macron.

De sa boîte à outils, Emmanuel Macron sort également trois autres dispositifs.

1 -* Titres participatifs, obligations convertibles et actions de préférence vont faire leur apparition auprès des particuliers ! Cela va sans doute être une belle pagaille. Les particuliers novices en finance risquent bien de ne pas comprendre sur quoi ils investissent. Mais, au final, l’enjeu est bien d’investir. Aujourd’hui, ils pensent souscrire à des actions de sociétés innovantes, mais en pratique, souscrivent juste à des sociétés financières adossées à ces mêmes entreprises. A ce jour, ils ne s’émeuvent pas pour autant. La plupart n’ont sans doute pas saisi la différence.

2 -* Prêter aux TPE

Le statut de CIP se trouve d’autant plus renforcé que, en matière de crédit aux entreprises, le ministre de l’Economie envisage non seulement de relever de 1.000 à 2.000 euros le seuil pour les prêts avec intérêts, mais il a aussi choisi de confier aux CIP, par ordonnance d’ici le mois prochain, le soin d’intermédier les prêts faits par des personnes morales sous forme de bons de caisse, rebaptisés pour l’occasion «  mini bons  ». L’objectif est de faciliter le financement de petites entreprises qui ne peuvent émettre des obligations.

3 -* Expérimentation du «  blockchain  »

Enfin, Emmanuel Macron veut profiter de cette ordonnance pour permettre l’expérimentation des protocoles décentralisés de type blockchain . L’idée serait d’imaginer un registre des émissions de mini bons pour faciliter l’émergence d’un marché. «  Tout reste encore à faire et l’avenir dure longtemps. Alors à vous de l’inventer  », a conclu Emmanuel Macron à l’adresse des acteurs du financement participatif, selon les propos retranscrits dans le quotidien Les Echos.

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