Crowdfunding : première défaillance importante, les particuliers perdent leur mise, c’est le jeu !
Le financement participatif est en vogue, mais les déconvenues ne vont pas manquer. Contre fort rendement (proche des 10% !), Unilend proposait aux particuliers de prêter leur argent aux entreprises. Tout va bien, jusqu’au jour où un emprunteur ne peut pas rembourser...
jeudi 18 décembre 2014, par Denis Lapalus
Unilend est une plateforme de financement participatif, comme il en existe tant d’autres maintenant, dont le modèle est de permettre aux particuliers de prêter de l’argent aux entreprises. Unilend doit faire face à une première défaillance importante. Un projet proposé à ses membres a fait subitement faillite, seulement 3 mois après l’obtention de son financement. Les particuliers ont donc perdu leurs mises. C’est le jeu !
C’est le premier projet de taille importante qui fait faillite. La société en question Smok-It avait emprunté 75.000€ au taux prohibitif de 9,60% ! Avec un tel taux, bien difficile d’avoir une activité rentable. Néanmoins, le crédit a été accordé. 329 particuliers avaient cédé aux sirènes du placement à haut rendement, mais à très haut risque.
La société Smok-It au final a préféré se mettre en redressement judiciaire seulement 3 mois après l’obtention du prêt. Cette première avait emprunté par avance pour répondre à un marché qui, au final, ne s’est pas fait. Son emprunt a donc servi à financer l’achat de stocks, aujourd’hui invendus. Les particuliers ont donc perdu leur mise. L’espoir de revoir quelques euros après la liquidation de la société n’est pas nul en théorie, mais dans la pratique, il le sera.
Crowdfunding : prêter de l’argent à un taux d’intérêt élevé, c’est un facteur de risque supplémentaire
Ce précédent rappelle aux particuliers que plus le taux de rendement est élevé, plus le risque est important. Une entreprise, en bonne santé, n’empruntera jamais à de tels taux (proche des 10% !). Une banque pourra lui prêter, si elle est en bonne santé, sans souci entre 2 et 4%, pourquoi irait-elle emprunter à des taux plus de deux fois plus élevés ?
Par ailleurs, plus le taux est élevé, plus cela place l’entreprise en situation délicate. La charge financière étant trop importante, la société n’a que peu d’espoir de pouvoir rembourser et de continuer son activité. C’est comme perdu d’avance !
Les plateformes de financement participatif assurent faire le tri des projets viables et non viables. Mais même les plus grands experts de grandes sociétés cotées en bourse se trompent. Chaque année, des emprunts obligataires de plusieurs millions d’euros ne sont pas remboursés. Comment ces plateformes pourraient-elles véritablement faire le tri ? C’est juste impossible.