PIB : un nouveau 0 pointé pour la croissance française au second trimestre
L’INSEE confirme ce jour le sommeil de l’économie française : la croissance a de nouveau été nulle au deuxième trimestre.
jeudi 14 août 2014, par Denis Lapalus
Une croissance nulle, c’est un déficit qui s’envole !
C’est confirmé. La croissance française est de nouveau nulle au deuxième trimestre. C’était attendu, sauf peut-être par le gouvernement. Ce dernier planchait sur une évolution positive, afin de conserver son objectif de croissance proche de 1% pour cette année. C’est peine perdue.
Le point positif est que la France n’est pas en récession. Bien que les chiffres de l’inflation publiés hier montrent que la déflation est proche, une récession serait le pire scénario. Non pas pour les Français eux-même, à court terme, mais bien pour le déficit du pays.
Les espoirs de retour à meilleure fortune pour le budget de l’Etat sont basés sur une espérance de retour de la croissance, et donc des rentrées fiscales. Malheureusement, ce scénario rêvé restera dans le domaine des songes, car la réalité sera toute autre.
L’objectif théorique de réduction du déficit du pays à 3% du PIB ne sera pas atteint, mais cela n’est pas important. Le pire est que la France aura du mal à se re-financer, tant les investisseurs vont se montrer de plus en plus gourmands face à un défaut de paiement d’un Etat incapable de juguler ses pertes financières. Mais en attendant l’inévitable, reconnaître que l’objectif de maintien du déficit français sous les 3% du PIB est impossible serait un éclair de clairvoyance dans cet océan d’aveuglement économique.
Des signes positifs de réalisme...
Même du côté du PS au pouvoir, les langues se délient. Avouer trop rapidement que l’objectif est inatteignable serait révéler un manque de combativité, mais toujours reconnaître que cela est possible est de toute évidence un manque de lucidité. Ainsi Cambadélis, le porte-parole du PS jette un pavé dans la mare. Compte tenu du risque de déflation, le premier secrétaire du PS juge qu’il est "inévitable" de revenir sur l’objectif de ramener le déficit public sous les 3% du PIB en 2015, comme le veut Bruxelles. Comme quoi, c’est bien au pied du mur que l’on voit le mieux le mur...