Les ménages français vont moins épargner en 2008 pour maintenir leur niveau de consommation face à la hausse de l’inflation tandis que la valeur de leur patrimoine va stagner...
PARIS, 10 avr 2008 (AFP)
jeudi 10 avril 2008, par AFP
Les ménages français vont moins épargner en 2008 pour maintenir leur niveau de consommation face à la hausse de l’inflation tandis que la valeur de leur patrimoine va stagner, estime le cabinet de conseil BIPE dans une étude publiée jeudi.
"La problématique du pouvoir d’achat va s’intensifier en 2008", a souligné Cyril Blesson, directeur services financiers et macroéconomie du BIPE, lors d’une conférence de presse.
Le revenu disponible brut réel par ménage devrait ainsi progresser de seulement 0,4% en 2008 contre +1,8% l’année dernière. Une très légère reprise est prévue en 2009 avec +0,9%.
Cette stagnation s’explique notamment par "le net coup de frein probable du marché du travail et la bouffée inflationniste", deux effets qui sont compensés en partie par le "paquet fiscal" (loi TEPA).
Dans ce contexte, les ménages vont moins épargner pour lisser leur consommation : le taux d’épargne des ménages devrait ainsi baisser à 15,8% du revenu disponible contre 16,2% en 2007.
L’épargne liquide devrait continuer à profiter du niveau relativement élevé des taux à court terme, au détriment des produits d’assurance-vie.
"Il y a aussi un important effet d’offre de la part des banques qui cherchent à reconstituer leur passif" affecté par la crise financière, note M. Blesson. Les établissements bancaires incitent notamment les ménages à placer leur argent sur des livrets ou sur des comptes à termede moins de deux ans.
Côté crédit, "le ralentissement n’est pas initié par la crise financière mais par la remontée des taux. On ne connaît pas de rationnement du crédit aux ménages similaire à ce qui se passe aux Etats-Unis", indique M. Blesson.
En 2007, le flux de nouveaux crédits habitat a progressé de 5,3% à 158 milliards d’euros, contre +16,4% en 2006.
Enfin, on devrait assister à un coup d’arrêt de la croissance du patrimoine des ménages en 2008 (+0,1% prévu). Ce phénomène s’explique par la baisse attendue du patrimoine immobilier (66,3%du patrimoine des ménages) et par celles des marchés boursiers.
Pour la première fois depuis 15 ans, les revenus devraient progresser plus vite que les patrimoines, selon le BIPE.