Pouvoir d’achat : un recul historique depuis 1984 !
Le pouvoir d’achat pour l’année 2012 devrait connaître une baisse sans précédent depuis presque 30 ans. C’est en tout cas ce que laisse présagé les prévisions de l’Insee publiées aujourd’hui. Détails...
jeudi 28 juin 2012, par Jérémie G.
Pouvoir d’achat : -0,6 % en 2012
Alors que le gouvernement vient d’annoncer une hausse du SMIC de 2 % hier, l’Insee prévoit une chute historique du pouvoir d’achat des Français cette année.
En moyenne, celui-ci diminuerait de 0,6 % en 2012 voire même de 1,2 % par unité de consommation (beaucoup plus proche de la réalité pour les ménages que le pouvoir d’achat par personne).
Alors que le pouvoir d’achat était déjà en repli de 0,1 % l’an dernier et 0,3 % en 2008, la France n’a jamais subi un recul aussi important depuis 1984 !
Cette année là, le gouvernement Mauroy avait amorcé un "tournant de la rigueur" qui avait engendré une baisse du pouvoir d’achat de 1,9 % par unité de consommation.
Après des attaques très virulentes sur le pouvoir d’achat lors de la campagne, François Hollande devra s’accommoder de chiffres très négatifs pour ses premiers 6 mois à la tête de l’Hexagone.
Baisse du pouvoir d’achat : la faute à qui ?
Cependant, le gouvernement pourra se dédouaner en partie puisque l’Insee a surtout pointé du doigt les mesures du gouvernement sortant :
"Nous avons tenu compte des 11,2 milliards d’euros de hausse d’impôts sur les ménages déjà votés pour 2012, auxquels nous avons ajouté 2,5 milliards au titre des mesures déjà annoncées par le nouvel exécutif, comme le relèvement du barème de l’ISF et des droits de succession, la suppression des exonérations des heures supplémentaires ou la hausse des cotisations vieillesse au 1er novembre", indique Eric Dubois, à l’Insee.
Au total, les prélèvements obligatoires des ménages en 2012 devraient connaître une hausse de 6,7 % (contre 5 % en 2011), sous l’impulsion de l’augmentation des impôts sur le revenu et le patrimoine (+10,1 %).
En y ajoutant un ralentissement des revenus d’activité (+2,2 % contre +2,9 %) en raison du chômage qui oriente à la baisse la rémunération des salariés, on obtient une baisse historique du pouvoir d’achat qui ne se compense pas par le repli de l’inflation ou la hausse des prestations sociales.