Bourse : Paris a cédé 0,16%, Wall Street a atténué l’impact de la BCE
La Bourse de Paris a terminé en légère baisse jeudi, le CAC 40 cédant 0,16% et pâtissant du discours plus dur qu’attendu de la Banque centrale européenne (BCE)
PARIS, 5 juin 2008 (AFP)
jeudi 5 juin 2008, par AFP
La Bourse de Paris a terminé en légère baisse jeudi, le CAC 40 cédant 0,16% et pâtissant du discours plus dur qu’attendu de la Banque centrale européenne (BCE), bien que la hausse de Wall Street ait soutenu le marché en fin de journée.
L’indice vedette a perdu 8,01 points à 4.907,06 points, dans un volume d’échanges étoffé de 6,02 milliards d’euros, au terme d’une séance une nouvelle fois très agitée.
Londres a gagné 0,42%, mais Francfort a abandonné 0,34% et l’Eurostoxx 50 0,49%.
En petite hausse dans la matinée, la place parisienne a cédé une quarantaine de points lorsque le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, a relevé ses prévisions d’inflation pour 2008 et 2009 et indiqué que l’institution pourrait remonter ses taux en juillet.
"M. Trichet ouvre la porte à une hausse des taux avant l’automne", donc plus tôt qu’anticipé par les investisseurs, après "la mauvaise surprise des chiffres d’inflation de mai", remontés à leur niveau historique de 3,6%, a expliqué à l’AFP Jean-Philippe Muge, de Swisslife Gestion Privée.
Selon lui, "tout est fait pour que l’euro reparte à la hausse, ce qui devrait pénaliser un peu plus les entreprises européennes" à l’export.
Le marché a cependant bénéficié d’un début de séance positif à Wall Street, "grâce à des chiffres de chômage assez rassurants" à la veille de la publication du rapport sur l’emploi américain de mai, a poursuivi le gérant de Swisslife.
"Les opérateurs sont très indécis, donc réagissent fortement à la moindre nouvelle, qu’il s’agisse de statistiques ou de propos de banquiers centraux", a-t-il ajouté, notant que les indices de volatilité repartaient "à la hausse", signe d’une nervosité croissante.
Côté valeurs, la séance a été animée par la chute de France Télécom et le nouveau repli des bancaires, toujours sur "des rumeurs d’augmentation de capital", tandis que "Vallourec et les +utilities+ (services aux collectivités, ndlr) ont soutenu la cote", a détaillé M. Muge.
France Télécom (-5,10% à 18,25 euros) a vu le marché accueillir très défavorablement sa "démarche amicale" en vue d’un rapprochement avec le suédo-finlandais TeliaSonera, immédiatement rejetée, et dont le prix paraît incertain.
Crédit Agricole (-8,03% à 15,34 euros) a été pénalisé par le lancement à partir de vendredi d’une augmentation de capital avec droit préférentiel de souscription de 5,9 milliards d’euros au prix de 10,60 euros par action, une décote jugée trop importante.
Renault (-1,22% à 64,86 euros) et Peugeot (-1,78% à 39,08 euros), souvent en tête desbaisses du CAC 40 ces dernières semaines, ont une nouvelle fois vacillé.
EADS (-3,24% à 14,64 euros) a souffert d’un abaissement de la recommandation d’Exane BNP Paribas de "neutre" à "sous-performance", la maison de courtage estimant que le pétrole cher va finir par nuire au carnetde commandes d’Airbus.
Vallourec (+3,36% à 208,48 euros) a profité de sa décision de ne pas soumettre au vote de ses actionnaires une résolution prévoyant l’émission de bons de souscription d’actions, dits "bons Breton", en cas d’offre publique d’achat.
Hermès International (+2,82% à 97,68 euros) a remporté mercredi une bataille judiciaire importante, le tribunal de grande instance de Troyes ayant condamné le site d’enchères en ligne eBay pour "contrefaçon" après la vente de faux produits.
Ipsen (-6,06% à 40,65 euros) a chuté après avoir pris 15% en mai, le marché sanctionnant le coût de plusieurs acquisitions lancées aux Etats-Unis même si les analystes les trouvent stratégiquement pertinentes.