La Bourse de Paris a lâché 1,79%, plombée par le pétrole et les banques

La Bourse de Paris a fini en forte baisse vendredi, le CAC 40 lâchant 1,79% et succombant au vif rebond des cours du pétrole, ainsi qu’à une note inquiétante de Merrill Lynch

PARIS, 20 juin 2008 (AFP)

vendredi 20 juin 2008, par AFP

La Bourse de Paris a fini en forte baisse vendredi, le CAC 40 lâchant 1,79% et succombant au vif rebond des cours du pétrole, ainsi qu’à une note inquiétante de Merrill Lynch sur le secteur bancaire.

L’indice parisien a cédé 82,12 points à 4.509,27 points, dans un volume d’échanges très élevé de 8,7 milliards d’euros, après avoir chuté jusqu’à 4.475,13 points (-2,53%) vers 14H00 GMT, à une quarantaine de points de son plus bas niveau de l’année.

Londres a abandonné 1,53%, Francfort 2,12% et l’Eurostoxx 50 1,57%.

"Comme Goldman Sachs mardi, Merrill Lynch a déclenché une débandade générale" en abaissant ses estimations de résultats 2008 et 2009 pour les grandes banques régionales américaines, dont les titres seraient "proches de la capitulation", a expliqué à l’AFP un vendeur d’actions parisien.

Cette étude est de surcroît "tombée un jour d’expirations d’options et de contrats à terme sur actions et indices", rappelle cette même source. Or cette journée dite "des Quatre Sorcières" est traditionnellement marquée par une grande volatilité.

Selon le vendeur d’actions, "les écarts de cours sont spectaculaires et tout y passe. Même les +vaches sacrées+ comme L’Oréal, Carrefour ou Pernod Ricard commencent à souffrir, puisque les gens ramassent de l’argent là où ils peuvent".

La hausse des cours du brut a accentué la débâcle boursière, d’autant que le net relèvement par la Chine des prix des carburants avait, un temps, suscité l’espoir d’un affaiblissement de la demande de pétrole.

"Tant que les opérateurs sur les marchés de matières premières pourront prendre position avec des leviers (d’endettement, ndlr) invraisemblables", la spéculation entretiendra ces "mouvements peu naturels", a commenté le vendeur d’actions.

Enfin, les valeurs défensives ont souffert "de l’envolée des taux longs depuis plusieurs semaines", qui renchérit fortement la dette de groupes "comme Vinci, Veolia Environnement et France Télécom", a-t-il ajouté.

BNP Paribas (-1,58% à 59,31 euros), Dexia (-3,15% à 11,99euros) et Société Générale (-0,23% à 56,44 euros) ont cédé aux craintes entourant les valeurs financières, tandis que Crédit Agricole (+1,52% à 13,38 euros) a résisté "car il boucle son augmentation de capital mardi", a indiqué le vendeur d’actions.

Air France-KLM (-1,98% à15,87 euros), en hausse dans la matinée, a vacillé dans l’après-midi à mesure que les cours du baril de pétrole remontaient.

L’Oréal (-1,81% à 71,25 euros) n’a guère profité du renouvellement de son programme de rachat d’actions, qui pourrait l’amener à dépenser dans ce cadre jusqu’à 1,25 milliard d’euros au cours des douze prochains mois.

Veolia Environnement (-2,68% à 35,93 euros) a pâti de son avertissement sur résultats, le groupe ayant indiqué que son objectif de hausse de 10% du bénéfice net pour 2008 "pourrait être difficile à atteindre" en raisond’"éléments conjoncturels".

Saint-Gobain (-4,47% à 40,01 euros), violemment attaqué depuis un mois, n’a pu enrayer sa chute. Plusieurs sources de marché ont évoqué des manœuvres de fonds spéculatifs contre le titre, visant le premier actionnaire du groupe, Wendel Investissement.

Atos Origin (+7,04% à 39,39 euros) a bondi après l’annonce vendredi de l’acquisition par le fonds d’investissement PAI Partners de 17,9% du capital du groupe français de services informatiques, dont l’attrait spéculatif en est sorti renforcé.

Altran (-0,53% à 5,62 euros) areculé moins que le marché à la faveur de l’annonce de l’entrée au capital du fonds Apax à hauteur de 5,1%. Le groupe a également annoncé jeudi le lancement imminent d’une augmentation de capital d’un montant total de 129,5 millions d’euros.

Kaufman et Broad (-0,54% à 27,60 euros)n’a pu se redresser après la publication, jeudi, de résultats semestriels marqués par un bénéfice net en repli de 71% et un avertissement sur ses résultats du second semestre. Le titre avait déjà cédé 17,07% sur la seule séance de jeudi.

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